Infobésité : une seule solution, la cure

« Les médias sociaux, c’est comme un festin gratuit et délicieux. Mais c’est aussi dangereux ! ». Et face à l’infobésité, une seule solution la cure ! Tel est l’un des messages délivrés hier soir par Brian Solis, invité des Rencontres RSLN-Microsoft à Paris.

Solis, un des gourous américains les plus écoutés et surtout lus sur le marketing et les relations publiques 2.0, promet un bel avenir à un nouveau type d’intermédiaires, les plate-forme de tri sélectif de contenus assuré par des êtres humains, amateurs ou professionnels.

Il en a évoqué plusieurs Storify, Curated.by, Keepstream, Research.ly, Pearltrees, auxquels il va ajouter désormais un autre français, Scoop.it.

Du graphe social au graphe d’intérêts

Ces outils sont d’autant plus importants, précise Solis, que le web social est en train de passer, en gros, du quanti au quali ! Jusqu’ici, note-t-il, notre graphe social (l’ensemble de nos relations en ligne) était constitué  de la communauté assez indifférenciée de nos connaissances (Facebook, LinkedIn). Aujourd’hui ce qui compte, c’est d’être regroupé par centres d’intérêts communs, avec des gens qu’on ne connaît pas nécessairement (Twitter).

Facebook bouge aussi dans ce sens avec sa nouvelle page de profil. Les gens vont sur Google quand ils cherchent quelque chose, mais se rendent sur les réseaux sociaux pour prendre une décision. Cette « zone de confiance » fait toute la différence.

Tri sélectif professionnel: valable aussi pour les journalistes

Dans ce nouvel écosystème de surabondance d’informations, il n’y pas que les pairs et les amateurs qui peuvent assurer un rôle de filtre efficace. Le journalisme professionnel continue d’avoir un rôle majeur – et à mon avis de plus en plus central dans sa médiation--- pour trier, vérifier, hiérarchiser, mettre en perspective, scénariser. En gros, trouver le signal dans le bruit, l’aiguille dans la botte de foin, et y séparer le bon grain de l’ivraie (d’autres formules ?). Pour le public, désorienté, le journalisme de qualité devient une des meilleures solutions pour s’y retrouver, pour réduire le bruit, pour gagner du temps.

A condition aussi d’utiliser les nouveaux outils de la résonance :

Le sens (how, why, what’s next), la pertinence (right time, right place), et donc le contexte, sont bien désormais des facteurs clé de succès des contenus d’informations (what, who, where, when) sur le web. Solis y ajoute l’importance nouvelle de la résonance dans un monde où tout le monde, à même de diffuser, se bat pour l’attention de l’internaute et du consommateur. Les boutons « Retweet » sur Twitter (RT) et « Like » sur Facebook sont les meilleures manières de continuer à maintenir en vie des contenus (ou des marques) sur le web.

« Aujourd’hui comme chacun peut émettre et diffuser comme une petite station de TV, vous parlez à une audience qui a son  audience qui a son audience qui a son audience ….etc  (…) C’est facile d’avoir un Retweet, beaucoup moins d’en avoir tout le temps, et pourtant c’est la seule manière de garder en vie des choses sur le web, où les contenus explosent et où tout le monde se bat pour votre attention ».

« Le Web 2.0 est derrière nous, estime Solis, nous sommes passés des contenus aux gens et aujourd’hui du social au contexte ». « Context is King ! », ajoute-t-il…..

ps : je ne peux que vous recommander le dernier ouvrage de Brian Solis, Engage.