Culture et numérique : les modèles économiques commencent à se stabiliser (étude)

Enfin une bonne nouvelle : « Nous voyons apparaître des modèles économiques qui commencent à se stabiliser. Même s’ils ne dégagent pas autant de valeur qu’avant, ils devraient permettre aux artistes de continuer à vivre de leur art ».

C’est par cette bonne nouvelle que le cabinet de conseil Kurt Salmon a résumé ce week-end sa vaste étude sur les transferts de pouvoirs entre créateurs, producteurs, distributeurs, consommateurs, pouvoirs publics dans les secteurs de la musique, du cinéma, des livres et des jeux vidéo.

Mieux, d’après cette étude présentée au Forum d’Avignon, « ces secteurs ont désormais renoué avec la croissance depuis 2012 et tendent vers une croissance annuelle moyenne, d’ailleurs assez significative de 5% par an ».

Ce rythme va donc être de deux points supérieur à la croissance économique mondiale prévue par l'OCDE.

Grâce à trois leviers :

  • L’explosion du nombre de terminaux connectés qui permettent de multiplier la consommation
  • La place croissante des nouvelles formes de monétisation (dont la SVoD)
  • La montée en puissance des pays émergents, qui deviennent producteurs et consommateurs.

musique

Depuis 2007, l’évolution de ces quatre marchés a été globalement stable (et non en baisse comme beaucoup le disent) :

  •  C’est le livre qui a le plus souffert : - 4% par an.
  • La musique a progressé de 1% par an et est aujourd’hui sur un rythme de 3% ! Pas mal pour un secteur sinistré !
  • Les jeux vidéo ont affiché un très confortable taux de croissance de 3 % par an en moyenne depuis 2007.
  • Enfin le cinéma a connu aussi une croissance de 3% par an.

Pour Kurt Salmon, globalement, « la structure de la chaîne de valeur est restée inchangée (…) mais de grosses concentrations ont eu lieu à l’intérieur de chaque maillon ». 

« La valeur est restée aux mains des acteurs traditionnels et la durée de vie d’un artiste et sa capacité à se financer se sont réduits».

Les artistes une fois reconnus sur Internet ont tendance à rejoindre la filière traditionnelle. Même les traditionnels qui ont tenté l’aventure y sont revenus.

revenus US

Le financement participatif (crowd funding) est en croissance incontestable mais n’est pour l’instant qu’un complément et pas encore l’impresario des stars de demain. Ce type de ressources devrait rester inférieur à 10% en 2017 pour les quatre secteurs évoqués. Les réseaux sociaux servent eux à trouver les pépites de demain, sans les frais des études de marché et limite donc les risques de se tromper puisque le public a déjà réagi !

Globalement le pouvoir des producteurs et des éditeurs s’est affermi et leurs revenus ont augmenté.  « Les producteurs captent plus de valeur que dans l’univers physique ». Mais le prix unitaire des œuvres a baissé. Et l’artiste y a donc perdu.

En résumé, pour Kurt Salmon, « on croit la culture en crise, on se trompe  (…)  certes les outils ont changé, mais les règles du jeu pas tellement ».

A suivre...

revenus F