LaPresse+ : enfin un média qui sort de la décroissance !

Guy Crevier l’a martelé : l’enjeu pour son groupe de journaux canadiens, c’est de sortir de l’atmosphère générale de décroissance – qui plombe aujourd’hui tous les médias traditionnels--  pour retrouver enfin une dynamique générale positive. En gros, réussir sa transition numérique. 

Et d’après ses calculs, c’est pratiquement fait ! Lancée il y a 13 mois, le succès de son application gratuite pour tablette, LaPresse+, lui permet de « tabler sur l’équilibre fin 2015 ».

« Nous espérons alors avoir transféré 85 millions $ canadiens (58 M €) de revenus publicitaires sur cette appli », a expliqué le Président et éditeur du groupe La Presse, cette fin de semaine à Paris, lors de la conférence annuelle des journaux francophones de l’INMA.

Les résultats de l’appli sont impressionnants :

  • 500.000 téléchargements (800 par jour en moyenne)
  • 150.000 applis ouvertes quotidiennement
  • une durée de lecture de 44 mn en semaine, 73 mn le samedi et 50 mn le dimanche.
  • 74% des lecteurs n’étaient pas lecteurs du papier.
  • 43% des lecteurs ont entre 18 et 49 ans. Les CPM sont bien supérieurs au web et au papier. la pub y génère déjà 35% des revenus publicitaires du groupe et 68% des lecteurs disent l’apprécier.
  • seulement 18.000 désabonnements du papier sont liés à cette appli.

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L’application est web native et embarque des publicités interactives multimédias haut de gamme qui transforme le quotidien en magazine.

« Ces 13 mois ont eu plus d’impact sur le groupe que les cent ans précédents. Nous avons changé la conversation avec nos lecteurs et nos annonceurs. Nous sommes parvenus à rester un média de masse en devenant aussi un média de croissance. »

Nous avions décrit ici à l’automne dernier l’investissement initial du groupe pour cette aventure : 40 millions de $ canadiens (26 millions €), dont l’embauche de nombreux journalistes et spécialistes web. La rédaction compte aujourd’hui 300 personnes.

Pour Crevier, « le papier est un produit de baby boomer (…) Aujourd’hui, vivre sans imprimerie est à la portée des médias écrits ».

Pour lui, « il suffit désormais de 10 millions € pour créer un quotidien numérique ».