Attention danger ! La quasi totalité des professionnels des VIEUX médias (y compris de la TV) à qui j'ai montré ces dernières semaines une image du clip vidéo de l'été (Gangnam Style) ne connaissait pas ce tube planétaire du chanteur coréen Psy, posté sur YouTube il y a trois mois, le 15 juillet !
Et pourtant sa viralité est telle que, chaque jour, il ajoute 10 millions de visionnages supplémentaires pour frôler ce soir les.... 440 millions !
"Même si votre réaction initiale est sûrement de penser : oui, bon et alors ! Ce n'est qu'une vidéo d'une danse rigolote d'un artiste coréen inconnu qui a généré des centaines de millios de vues ! -- En fait, vous feriez bien de vous y intéresser, car cela a des implications à long terme profondes pour l'écosystème des médias traditionnels", estime cette semaine l'analyste des médias Richard Greenfield de BTIG.
Voici une petite idée de la progression de l'audience via 3 captures d'images, que j'ai prises respectivement début septembre (79,9 M), mi-septembre (173,5 M) et le week-end dernier (395,4M) :
En comparaison, note Greenfield, la plus grosse audience TV de l'année fut le Super Bowl avec 168 millions de personnes. Certes l'audience de la TV et de YouTube ne sont pas comparables, mais il est légitime d'évaluer celle de Gangnam Style à 250 millions de visiteurs uniques en moins de 90 jours, estime-t-il.
Plus significatifs sont les dizaines de vidéos qui ont été remixées et détournées autour de ce thème (la parodie Obama Style frôle le million) , mais aussi la force de l'engagement de cette audience matérialisée par les 4 millions de "J'aime" et les 2 millions de commentaires!
"Les 500 millions seront atteints dans quelques jours. Cette progression d'audience est sans précedent (...) et montre que la puissance de YouTube grandit rapidement dans un monde de plus en plus connecté (grâce aux médias sociaux) où existe désormais la possibilité de voir des vidéos en HD n'importe où et n'importe quand", indique l'analyste américain.
"Les opportunités sont ainsi gigantesques", ajoute-t-il, pour les annonceurs et donc pour les créateurs, alors que la taille de l'écran ici joue peu. Car désormais, les plus grands annonceurs sont venus mettre des pubs sur cette vidéo, mais aussi des marques plus locales, pour une cible démographique importante, celle des jeunes de moins de 24 ans.