Directeur de la rédaction du Monde, Erik Izraelewicz, hélas disparu hier soir à 58 ans, était sans conteste un des meilleurs journalistes économiques de sa génération.
J'ai eu la chance de le croiser souvent durant ma carrière. Alsacien d'origine, cet HEC de sensibilité de gauche était vite devenu le chef de l'éco du journal Le Monde vers l'âge de 36 ans. Tutoyant nombre de banquiers et patrons d'industrie de la place, il impressionnait par sa vivacité, son analyse et ses contacts, mais aussi sa disponibilité et son humour le jeune reporter financier de l'AFP que j'étais au milieu des années 80, lorsque nous partagions, avec d'autres, conférences ou voyages de presse en France et à l'étranger.
Très ouvert et curieux de l'Asie, je l'ai accompagné plusieurs fois dans les rues de Tokyo pour lui montrer un Japon du début des années 90 qui commençait à perdre de sa superbe. J'ai habité quelques mois son appartement parisien quand il était correspondant à New York au milieu des années 90. Puis ce fut mon tour d'aller raconter et aimer l'Amérique. Il fut l'un des premiers à expliquer aux Français, via Le Monde, Les Echos et La Tribune, mais aussi ses livres (notamment sur la Chine) l'importance de la mondialisation qui allait dominer notre époque. Il fut aussi très ouvert et sensible aux nouveaux défis, mais aussi aux incroyables possibilités offertes par la révolution Internet.
Izra nous a aidé à comprendre notre monde. Merci à lui !