Par Barbara Chazelle, France Télévisions, Directions Stratégie et Prospective
La 48ème édition du Super Bowl a réuni dimanche soir 111,5 millions de téléspectateurs, et devient la nouvelle meilleure audience TV aux États-Unis. Le concert de Bruno Mars durant la mi-temps a séduit 115,3 millions de téléspectateurs, battant ainsi le show de Madonna il y a deux ans (114 millions). Mais cette seule performance d’audience, aussi notable et enviable soit-elle, n’est désormais plus la seule qui compte. L’audience sociale, la créativité des dispositifs dédiés à l’évènement et la qualité de l’offre de streaming sont autant de défis relevés cette année.
And the winner is Facebook… et un petit chiot nommé Puppy Love
Sur Facebook, 185 millions d’interactions (post, like, commentaire) ont été comptabilisées, issues de plus de 50 millions de personnes.
Twitter affiche quant à lui un nouveau record avec plus de 24,9 millions de tweets générés sur le match (vs 24,1 millions en 2013 soit +3%), dont 2,2M pour le spectacle de Bruno Mars.
Le record de messages envoyés à la minute a aussi été battu et revient au maintenant légendaire touchdown de Percey Harving avec 381.605 tweets par minute.
Concernant les dispositifs dédiés à la compétition, Fox Sports a gracieusement offert pendant 24h une application compagnon "Fox Sports Go", qui permettait de (re)voir le match, le concert de la mi-temps et les pub.
Le site internet proposait aussi de quoi s’occuper avec les statistiques du match mais aussi celles sur le partage des publicités, la possibilité de prédire les scores des équipes et de voter pour sa publicité préférée (il vous reste d’ailleurs 7 jours pour vous adonner à cette activité sur YouTube)
A noter aussi l'expérimentation d'utilisation de SnapChat par le Washington Post qu'il se promet de rééditer pour d'autres grands événements en direct. Ou la diffusion via Google Glass des préparatifs de la rencontre par un vétéran de CBS.
Comme chaque fois, les Super Bowl Ads, célèbres pour être les écrans publicitaires les plus onéreux de la planète (compter 4 millions $ les 30 secondes), ont encore fait parler d'elles. Depuis mi-janvier, Internet était inondé de pub susceptibles de passer durant les pauses de la grande finale. Parmi elles, la société Budweiser et sa pub Puppy Love a fait le buzz sur Twitter avant même la diffusion du match avec près de 5.500 mentions. Esurance détient le record de tweets par minute générés par une marque durant le match avec 1.360 tweets par minute.
D’après Tim Calkins, professeur de marketing à la Kellogg School of Management de la Northwestern University, "on ne sait pas vraiment ce qui intéresse le plus les gens, le football ou la publicité", tant celles-ci contribuent à l’enthousiasme général de la compétition.
De nombreux sites de médias n'ont pas hésité à mettre sur leur site les pubs du Super Bowl pour doper leur trafic ! Une aubaine pour les marques ! Même si semble-t-il, elles sont déjà pour la plupart oubliées !
Ces performances sociales ont-elles eu un impact sur l’audience TV ? Difficile à dire pour une compétition dont la renommée n’est plus à faire.
La mi-temps plus regardée en streaming que le match lui-même
Le match a également battu le record de streaming d’un évènement sportif aux USA, avec une moyenne de 528.000 connexions simultanées sur le site internet de la chaîne avec un pic à 1,1 million d'utilisateurs (+ 4% vs. 2013 ; +52% vs. à 2012). Selon la Fox, les utilisateurs du service de streaming sont restés en moyenne 47,8 minutes sur leur écran (vs 38,1 minutes en 2013 et 37,4 minutes en 2012).
Selon la société Procera Network, la qualité du steaming offerte par la Fox (livrée par Akamai) étaient bien meilleure que les années précédentes et semblent avoir été bien reçue par tous les utilisateurs qui ont préféré regarder le match sur leur ordinateur ou leur mobile. Le service de streaming aurait consommé en moyenne 7% de la bande passante globale, avec un pic durant la prestation de Bruno Mars à la mi-temps.
Fait marquant, Netflix a accusé une baisse de 20% de son trafic habituel durant la première moitié du match. A la deuxième mi-temps, alors que les supporters comprenaient que s’en étaient fini pour les Broncos de Denver, la plateforme de vidéo en ligne a retrouvé son taux d’usage ordinaire.
La consommation en streaming qui connait un bel essor avec l’appétence des téléspectateurs pour la vidéo à la demande aux US, n’est visiblement pas ce vers quoi on se tourne spontanément pour les grands évènements en direct. Preuve que la TV traditionnelle garde encore cette force de fédérer les foules. Le streaming représente néanmoins un complément non négligeable qu’il serait dommage de ne pas exploiter.
En bonus, le résumé du match en vidéo, chapitré par temps forts + les stats du match.