Armes anti surveillance

Par Barbara Chazelle, France Télévisions, directions Stratégie et Prospective

« Vous ouvrez les yeux le matin et vous voyez. Les Etats eux, surveillent. » Si l’on en croit Eleanor Saitta de l’International Modern Media Institute, la surveillance est un phénomène naturel qu’il est impossible d’encadrer par des lois.

Lors de la 19e édition de Future Everything il y a quelques jours à Manchester, il y avait d’un côté les startups qui investissent sur la récupération et l’analyse de données, et de l’autre celles qui commencent à proposer des solutions anti-surveillance. Voici quelques idées prometteuses, avant leur possible interdiction :

Une tape sur l'épaule ? Vous êtes surveillés !

James Bridle a développé un boitier conçu pour alerter celui qui le porte qu’il est surveillé. Lorsque le "Spaulder" détecte une caméra, il impulse un signal électrique via deux électrodes collées sur l'épaule. Selon son concepteur, la décharge serait assimilable à une tape sur l’épaule.

Surveillance Spaulder from stml on Vimeo.

Tromper la reco faciale, c'est possible

Ce salon de beauté explore comment le maquillage et la coiffure peuvent être utilisés pour tromper les logiciels de reconnaissance faciale. Ces derniers ne savent en effet pas ce qu'est à proprement parlé un visage, mais leurs algorithmes identifient certaines de ses caractéristiques comme la symétrie ou les zones d’ombres et de lumières. L'idée d'Adam Harvey est de modifier ces constantes en créant au passage un nouveau style de mode.

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 Penser aussi à autre chose !

Alors que nouvelles technologies d’imagerie de notre activité neurologique se développent, le Fabrica Studio a conçu des accessoires qui pourraient éviter à des logiciels de surveillance d’intercepter le contenu de nos pensées. La solution proposée relève davantage d'une diversion que du camouflage, car bloquer l’accès au cerveau s'avèrerait trop compliqué. 

Lorsqu’un scan est détecté, les accessoires stimulent celui qui les porte par un faible signal électrique, des flashs lumineux ou un son et changent ainsi mécaniquement son activité cérébrale.

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 Et pour ceux qui n'ont peur de rien

En réponse à la surveillance des agences gouvernementales qui scannent nos données personnelles à la recherche de mots clés, le projet « Open Informant » qui se compose d’une application mobile et d’un badge à encre électronique, récupère les extraits de nos conversations qui comportent ces soi-disant mots malveillants et les transcrits sur un badge à la vue de tous. Le corps connecté, nouvel instrument de protestation ?

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Voici notre reportage à Manchester en images :