Par Barbara Chazelle, France Télévisions, Directions Stratégies & Prospective
Arnaud Montebourg, ministre de l'Economie, du Redressement Productif et du Numérique, a présenté aujourd'hui, sa feuille de route du redressement économique de la France. Outre le procès fait à l'Europe pour ses multiples politiques d'austérité, il promet un plan de bataille en faveur du retour de croissance et de l'emploi en 3 points :
- lutte contre les rentes et redistribution du pouvoir d'achat ;
- investissement dans les infrastructures et transformation du pays ;
- réinvention du financement pour remplacer l'argent public.
Grâce à 2 piliers : l'énergie et le numérique, qui nous intéresse ici plus particulièrement, avec des « investissements massifs dans les infrastructures du savoir de la révolution numérique. »
1 Mission pour les telcos : déployer la fibre
Arnaud Montebourg présentera à la rentrée une « loi pour la croissance et le pouvoir d'achat » qui comprendra « une trentaine de mesures destinées à mettre fin ou à réformer les monopoles. » On se demande si cette initiative s'attaquera aux opérateurs de télécommunications pour qui notre gouvernement nourrit visiblement de grands espoirs. Arnaud Montebourg prévoit en effet « d'écrire au Président d'Orange afin qu'il soit le vaisseau amiral porteur de notre révolution numérique et souveraine. » Ce vaisseau aura pour obligation (inscrite dans la loi de cet automne) « d'accélérer l'équipement des 30 millions de foyers en fibre optique, afin que l'investissement en génie civil des opérateurs privés de télécom ne s'arrête pas. »
2 Investir dans les « alternatives souveraines »
Par « alternatives souveraines », on comprend que la France et l’Europe doivent trouver leur place sur le marché mondial du numérique. Arnaud Montebourg propose pour y arriver « d’organiser le Big Data européen, sécuriser le Cloud français, investir dans les nouveaux usages. »
3 Lancement d’un plan e-Education
En partenariat avec Benoît Hamon, le Ministère de l’Economie a « imaginé investir massivement dans l’éducation numérique afin d’offrir aux petits français de nouvelles pratiques pédagogiques. » Cela permettrait au passage de mobiliser quelques 700 millions de commandes publiques, notamment pour équiper les établissements scolaires en tablettes.
4 « Offrir des plateformes alternatives aux offensives anglo-saxonnes dans la culture et le cinéma »
C’est la mission lancée aux opérateurs audiovisuels et numériques français. Pour Arnaud Montebourg, « les industries créatives sont aussi de formidables mobilisatrices d’investissements. »
Le Ministre s’est par ailleurs félicité de ce que son intervention sur le dossier DailyMotion, était loin de refroidir les investisseurs étrangers.
5 Et les start-up ?
Les grands absents de cette feuille de route, ce sont les start-up, dont il n’a pas été question une seule fois. On aura préféré jouer la carte des bons vieux industriels nationaux, telcos en tête de liste, plutôt que sur la jeune génération qui fait le fleuron de la French Tech.