Ce que veulent les jeunes : des contenus authentiques, pertinents, divertissants, au design irréprochable

Par Diane Touré, France Télévisions, Directions de la Prospective.

Dans son rapport The State of Content : Expectations on Rise, publié il y a quelques jours, Adobe se penche sur la consommation de contenus numériques et les attentes des internautes, notamment les jeunes. Avec une moyenne d’accès à 6 terminaux différents pour consommer des contenus, le public se sent envahi par une abondance des médias et d'applications. Un surplus croissant qui rend les internautes de plus en plus difficile à convaincre.

 Des consommateurs plus exigeants :

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Avec l'explosion du contenu, les consommateurs manquent de temps et sont de plus en plus sélectifs sur ce qu'ils consultent. 40% des consommateurs disent se sentir "distrait" quant à la pratique du multiscreening. Les millenials sont généralement plus distraits que les boomers mais utilisent plus d’appareils et consomment plus de sources (14 contre 12 sources pour les boomers).

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Les consommateurs ont désormais des priorités :  ils préfèrent maximiser leur temps en consultant des vidéos "breaking news" plutôt que lire un article de fond. La vidéo reste plus visuelle et donc plus attractive. Près d’un quart des personnes interrogées expliquent partager des informations en se basant sur le caractère divertissant, et donc la forme, plutôt que sur la précision du contenu. Le temps rime avec divertissement chez les millénials : 35%  placent le divertissement comme facteur décisionnaire, contre 10% chez les baby boomers.

Des consommateurs de plus en plus sceptiques

L’étude confirme la défiance du public : les utilisateurs jugent une information fiable si celle-ci provient ou a été partagée par un membre de la famille ou de l'entourage. Prés de 7 sondés sur 10 ont plus confiance en une information dévoilée par un pair que par une célébrité ou un présentateur. L'entourage devient prescripteur de l'information même si celle-ci est partagée au préalable par les médias. Contrairement aux boomers, les millénials vont jusqu’à remettre en cause l'authenticité du contenu en ligne, même si celle-ci est partagée par un pair. 

La mise en page même du contenu est remis en question : 60% des consommateurs se posent la question de savoir si les photos publicitaires ont été retouchées, et 57% se demandent si d’éventuels commentaires négatifs ont été supprimés. Des données à relativiser, rappelons tout de même qu’ils sont encore 42% à ne pas vérifier l’exactitude des sources.

 Que faire pour les éditeurs ?

Les consommateurs sont très critiques vis-à-vis de ce qu’ils consultent. S’ils ne sont pas satisfaits, l’engagement prend fin presque immédiatement. Pour contrer cela, les éditeurs doivent prendre en compte certaines réclamations : 63% des utilisateurs estiment qu’un contenu « doit s’afficher correctement sur un appareil » et 46% des usagers abandonnent définitivement l'interface s'ils rencontrent un des cas suivants :

  1. Une interface où les images ne se chargent pas
  2. Une interface où les contenus  prennent trop de temps à s’afficher
  3. Une interface où les contenus  sont trop longs
  4. Une interface tout simplement pas attrayante

Les éditeurs doivent valoriser aussi bien un contenu authentique, pertinent et divertissant et une ergonomie optimale.

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