Les choses sérieuses commencent. Finis les applis sympas, les sites cools et les chats grincheux : la high tech américaine est en train de passer à la prochaine étape de la révolution numérique qui arrive vite et s’annonce plus spectaculaire encore.
Aucun doute désormais : le monde de demain sera rempli de robots, enrichi d’intelligence artificielle, de plus en plus piloté par des algorithmes qui vont orchestrer information et services. D’ici là, nous voyagerons quasiment à la vitesse de la lumière. Et immergés dans la réalité virtuelle ou baignés dans la réalité augmentée, nous aurons basculé dans un Internet expérientiel.
La bonne nouvelle c’est que ces évolutions inévitables, qui transformeront davantage le monde qu’Internet ou les smartphones, devraient créer de nouveaux emplois passionnants en réservant le sale boulot aux machines. Et après le fameux engagement cher aux pionniers du numérique, l’heure sera, nous dit-on, à l’empathie.
La mauvaise ? Nous serons surveillés et profilés en permanence, seule une poignée de grosses firmes, mal contrôlées, sera en mesure de délivrer ces promesses, et les machines risquent de nous manipuler, voire de modifier notre rapport au monde.
La vraie disruption est donc devant nous. Pas derrière. Tel fut, grosso modo, le message délivré cette semaine à Austin, capitale mondiale d’Internet pendant le gigantesque 30ème Festival technologique annuel South by SouthWest.
1LE PRINTEMPS DE L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
Si l’édition de l’an dernier avait propulsé la réalité virtuelle comme média nouveau à part entière, celle de 2016 a été dominée par les spéculations autour de ce printemps de l’intelligence artificielle (AI), toute auréolée de sa victoire sur le champion du monde de Go.
« Take X, add AI » : le QI sur l’étagère
C’est la keynote de Kevin Kelly, fondateur en 1993 du magazine Wired et un des gourous de la Silicon Valley, qui a donné le ton :
La formule gagnante des 10.000 prochaines start-ups est simple, dit-il : « posez X et ajoutez AI ».
Saupoudrée un peu partout « l’intelligence artificielle va devenir une commodité » qu’on achètera à la pièce à une poignée de firmes géantes qui auront accumulé des années d’apprentissage artificiel et des trillions de données.
Comme pour Internet avant elle, l’AI est aujourd’hui sortie des universités et des labos, pour devenir un produit comme les autres.
Cette renaissance est liée à l’essor des formes de calcul permises par les réseaux de neurones artificiels, la puissance des puces et les flux faramineux de données.
Pour autant, estime Kelly, « mieux vaut parler pour l’instant d’habileté ou d’astuce artificielle que d’intelligence ». Car elle reste très mécanique et très éloignée encore des capacités humaines. Une habileté qui pourra être élargie, produite en masse et qui, grâce au fameux effet de réseaux, s’améliorera au fur et à mesure de son déploiement.
Un peu comme l’électricité, elle sera produite ailleurs et distribuée. Et grâce à elle, des décisions importantes pourront être prises à froid.
« Dans 20 ans, les progrès seront si importants que soit l’intelligence artificielle nous dictera quoi faire ou soit elle choisira de coopérer avec nous », estime Kris Hammond, scientifique en chef de Narrative Science.
N’ayez pas peur des robots !
« Nous n’avons pas encore aujourd’hui de robots super-intelligents », assure Nick Thompson, président fondateur de Rethink Robotics qui produit les robots Baxter et Sawyer. « On ne connaît même pas encore la mécanique d’intelligence d’un chien. Nous en sommes au niveau de l’insecte ! ».
Les robots ne sont donc pas intelligents et n’ont aucune dextérité : ils sont incapables d’aller chercher une pièce de monnaie dans une poche ! Ils réalisent pour l’instant des tâches simples et répétitives. La Google Car n’est pas en train de « regarder » autour d’elle ! Elle capte des infos.
« Elle sera autonome quand, ayant reçu l’instruction d’aller au bureau, elle nous emmènera à la plage ! », se moque le futuriste Jerry Kaplan.
« Il nous faudrait une intelligence artificielle qui sache réécrire et améliorer ses propres lignes de codes. On en est loin », précise Thompson. Elle n’a ni bon sens, ni émotion, ni capacité d’introspection sur ses erreurs. Nous n'en sommes pas encore à l'apprentissage non supervisé.
« Et ce n’est pas parce que vous savez très bien jouer au Go, que vous savez résoudre les problèmes complexes de notre société », note Rayid Ghani, de l’Université de Chicago. « Mais si aujourd’hui les grandes institutions (santé, éducation, justice …) fournissent un service uniformisé et médiocre. Demain, l’AI et les robots changeront cela. »
L’essentiel de la robotique et de l’AI des 15 à 20 prochaines années devrait ainsi concerner les transports (voitures autonomes, Hyperloop..) l’éducation et les soins des séniors. Avec petit à petit, une compétence sociale et personnalisée, une reconnaissance du langage. Et à plus long terme, la créativité et l’intuition.
Personne n’est fan de robots humanoïdes, et ils ne sont pas pour demain.
« Pas avant plusieurs décennies », estime même Kevin Kelly qui ne croit pas beaucoup dans le dépassement intellectuel des hommes par les machines, promis par le courant de la Singularité, mais craint l’inévitable utilisation de l’AI dans les applications militaires.
Pour l’emploi, les experts semblent optimistes
« Certes les robots prendront beaucoup de jobs, mais avant tout ceux que nous ne voulons plus », prédit Kevin Kelly. « Les jobs ennuyeux et répétitifs », précise Thompson. Aujourd’hui l’âge moyen d’un ouvrir spécialisé aux USA est de 56 ans : « les gens ne veulent plus de ces jobs ».
Toute tâche impliquant de la productivité – « tâches que les humains ne devraient pas faire »-- sera alors réalisée par les robots, assure Kelly.
Ils vont aussi créer de nouveaux emplois, liés justement à l’essor de l’AI, assure-il. Notamment ceux qui nous permettront de mieux travailler avec les machines. « Les humains garderont les emplois liés aux relations humaines, à l’expérience et à la créativité ».
« N’oubliez pas : les robots ne réalisent pas un travail, ils ne font qu’automatiser une tâche », résume Kaplan.
« Mais dores et déjà je préfère que mes enfants voyagent dans une Google car que dans une voiture conduite par leurs grand parents. C’est beaucoup plus sûr », assure Steve Jurvetson, le fameux VC qui finance les activités d’Elon Musk.
En ce moment un appareil domestique, aux avant-postes de la robotique aux US, est en train discrètement d'emporter les suffrages : il s'agit de l'assistant vocal au coeur de la maison Echo d'Amazon, nouvelle star des produits high tech. Et les bots sont en train d'envahir nos messageries, comme autant de mini-robots de conversation.
Voyez comment, en présence de robots, les gens changent leur comportement :
2LA VIRTUALITE, PROCHAINE PLATEFORME APRES LE MOBILE
« La virtualité est bien la prochaine plateforme après le mobile. Et elle s’annonce au moins aussi importante », dit Kevin Kelly.
« Elle nous fera passer de l’Internet de l’information à l’Internet des expériences » que nous pourrons partager, échanger, vendre. « Il s’agira même du plus social des médias sociaux ». D’où l’engagement de Mark Zuckerberg : demain nous n’irons plus SUR Facebook mais DANS Facebook. Un « Second Life » sous stéroïdes où nos avatars se parleront et se rencontreront.
Nous regardions le monde à travers un écran rectangle, demain nous serons placés au sein même de l’histoire, de l’événement, de l’expérience.
Substitut du mobile, la réalité augmentée sera le futur de notre conscience
Très présentielle, la réalité augmentée, qui superpose des couches d’informations numériques entre notre vision et le monde qui nous entoure, « est aussi disruptive que l’imprimerie ou Internet. Elle remplacera d’ici quelques années le mobile comme notre principale porte d’entrée vers le monde digital », prédit John Rousseau, directeur de l’agence Artefact de Seattle.
« C’est même l’avenir de la conscience humaine. Car elle changera notre rapport au monde, modifiera notre perception de la réalité qui va devoir synthétiser digital et monde réel. Nous serons alors dotés de super-pouvoirs ».
Quand ? Dès cette année avec la commercialisation du dispositif Hololens de Microsoft. Ajoutez à cela des doses croissantes d’AI, de big data et de capteurs et « c’est une autre réalité qui sera projetée dans nos crânes ».
D’ailleurs il n’y aura d’ici 10 ans qu’un seul écran : l’œil où l’image sera projetée, prédit Dave Werner, designer d’interfaces chez Adobe. Pas des lentilles AR mais un rayon laser projeté dans la rétine.
Elle sera aussi là pour alléger la charge cognitive de nos cerveaux encombrés par la nouvelle complexité du monde, note Marcus Wellel, CEO de Skully qui vend déjà un casque de moto à réalité augmentée.
Là aussi, d’une certaine façon, il s’agira d’augmenter les choses qu’on aime et d’automatiser le reste.
La réalité virtuelle : immersion et téléportation, actives ou passives
D’ici là nous aurons profité de la réalité virtuelle (VR), qui, beaucoup plus immersive et trompant notre cerveau, nous téléporte dans d’autres mondes. Plus question d’histoires ou de narration. Il s’agit d’expériences. Certes plausibles, mais où sont modifiées les notions de temps et d’espace.
Expériences passives avec les card boards ou les masques Gear qui privilégient la téléportation, ou expériences actives avec des installations sophistiquées impliquant capteurs, caméras et souvent faisant appel au toucher. Les casques de 1ère génération arrivent tous cette année sur le marché. Nous verrons qui l'emportera.
Rares sont ceux qui doutent de son succès. C’est la vidéo 360°, actuellement en plein boom, qui va amener les gens à la VR. « Et de la même manière dont nous avons du rendre nos sites web responsifs aux mobiles, nous devrons le faire pour la VR », prévient Sarah Hill qui dirige le studio de VR StoryUP.
Aujourd’hui les genres les plus populaires en VR sont les comédies, les scènes d’action et l’éducation, rapporte Andrey Doronichev, responsable des produits VR chez Google. Et les vidéos en 360° les plus vues sont celles de Clash of Clans, d’images de surf et de plongée sous marine. Les créateurs expérimentent de nouvelles formes narratives mais les mesures d’audience n’ont pas encore été inventées : où regardent les gens ? Sous quels angles ? Combien de temps ? Beaucoup beaucoup de questions à l'aube d'un média nouveau.
« Quoi qu’il en soit, la manière dont les gens absorbent l’information, comme celle dont nous la racontons, changent très vite. La réalité virtuelle fait partie de ces changements. Nous entendons y jouer un rôle de plus en plus important », a assuré le patron du New York Times, Mark Thompson. « Nous sommes donc en train de pivoter vers des contenus très visuels, très immersifs et vers des expériences irrésistibles ».
3GROS PROBLEME : LA TECHNOLOGIE N'EST PAS NEUTRE
« Quel avenir voulons-nous ? Faire le hamster dans la roue ou jouir d’une pleine conscience. C’est le moment de s’assurer que nous allons construire l’avenir que nous voulons », résume John Rousseau, président de l'agence Artefact.
Les nombreux périls de la réalité augmentée (AR)
Allons-nous, comme dans le mythe de la caverne, préférer à la réalité une de ses représentations ?
Alimentée 24/7 par des flux digitaux, la conscience ne risque-t-elle pas d’être modifiée par l'effacement progressif des frontières entre présentation numérique et perception humaine ? Nos machines nous ont déjà fait reculer en orthographe, calcul mental et sens de l’orientation, non ? Notre durée moyenne d’attention est désormais de seulement 8 secondes, moins que le poisson rouge !
Dans ce monde de plus en plus personnalisé, quantifié et automatisé, comment maintenir un lien social, une culture commune ? Faudra-t-il créer un guide du savoir vivre en AR ? Comment aussi sortir de la course au flux d’emails, d’infos, de notifications qui nous empêche de vivre au présent ?
Quelle sera la qualité de notre présence à l’autre ? On nous promet l’empathie, mais nous risquons d’être plus connectés avec le lointain qu’avec nos voisins.
« Nous n’avons jamais été aussi connectés et pourtant, jamais nous ne nous sommes sentis aussi isolés. Nous travaillons comme des dingues soi-disant pour nous créer du temps libre de qualité. Or même les animaux y arrivent mieux que nous », souligne à Austin le moine bouddhiste britannique Audy Puddycombe.
« Malgré les progrès de la médecine, nous n’avons jamais eu autant de problèmes cardiaques, de diabète, d’obésité. Nous n’apprenons rien. Si nous n’y parvenons pas pour le corps, comment y arriverons-nous pour l’esprit ? », avertit-il. « Si nous n’en prenons pas soin, il se détraquera ».
Et avec la réalité virtuelle, si troublante pour nos sens, il faudra peut être songer dans certains cas à prévoir des sas de décompression pour revenir à la vraie réalité ! Les souvenirs de ceux qui s’y sont immergés longtemps seraient d’ailleurs liés à la mémoire du vécu et non à la vision d’un spectacle. « On y aura pas vu quelque chose, mais vécu quelque chose qui nous sera arrivé », prévient Kelly.
Les fabricants ont d’ailleurs pris garde de fermer leurs systèmes, donc de censurer les contenus, pour éviter les dérapages.
A nous donc de veiller à être en phase avec nous-mêmes et non avec les intérêts des fournisseurs de flux.
Crise de confiance dans les algorithmes non transparents et manipulateurs d’attention
C'est le problème de la chambre d’écho et d’un environnement trié sur le volet par les algorithmes de Facebook qui nous font plaisir et nous maintiennent engagés, addictifs, au nom de son modèle d’affaires. Ce sont eux qui choisissent les contenus de notre newsfeed. Pas nous. Ils façonnent donc l’information mondiale. Or, leurs intérêts sont différents des nôtres et du bien commun.
Par les résultats de search qu’il indexe, Google serait en mesure d’influencer le processus électoral. Twitter a fermé ses API. En Chine, WeChat, ultra-dominant, est devenu un mini OS du mobile qui impose les choix de son géant propriétaire Tencent.
Aujourd’hui, les algorithmes influencent déjà les embauches, les enquêtes de police et les décisions de justice aux Etats-Unis. Demain, quels seront les choix du constructeur d’automobiles autonomes quand l’algorithme devra décider dans la milliseconde la victime d’un accident ?
« Avec 98% de pertinence un algorithme est jugé performant. Quid des 2% restant quand il s’agit de discrimination, raciale par exemple », demande Sorelle Friedler, prof d’informatique à l’Université d’Haverford qui a mis en place un site pour traquer ces biais dans l’utilisation de nos données. « Les responsables de ces outils doivent en accepter des audits ». « Ou alors nous devrons avoir des algorithmes en mesure de hacker les mauvais algorithmes ! »
Comment créer une FDA des algorithmes ?
Pour préserver la diversité des infos et des points de vue, la chance, l’heureux hasard et la spontanéité, « il faut instaurer une surveillance de ces algorithmes », exhorte Bytart. Il fait pouvoir les auditer. Et faire intervenir l’Etat. « A la manière de l’agence américaine se sécurité alimentaire et des médicaments, la toute puissante FDA ».
Christian Sandvig de l’Université du Michigan qui prône une plus grande transparence dans la production de résultats par l’algorithme veut rendre la machine plus visible, à l’instar du site Kayak qui propose autre chose que ses propres résultats, ou Uber qui montre les voitures aux alentours. Il va publier sous peu un article universitaire mettant l’accent sur les choses qui ne sont PAS montrées par Facebook.
Souhaitant apprivoiser les algorithmes pour reprendre du contrôle, avoir un meilleur accès aux données et les faire travailler dans le vrai intérêt des gens, l’anthropologiste Dawn Nafus d’Intel milite en faveur d’un bouton qui permettrait de télécharger soi-même les données personnelles utilisées.
Un mouvement a même été lancé : « Donne-moi mes foutues données » et une plateforme a été ouverte afin de privilégier une approche diverse des points de vue à partir des données. Savoir comment utiliser les données sera demain plus important que savoir coder.
Comment rouvrir un web qui s’est fermé en 10 ans ?
Choix, transparence, sérendipité, consentement, contrôle de notre expérience se sont réduits. Facebook est devenu l’Internet. Les applis sont autant de silos. Google n’indexe pas les réseaux sociaux et les messageries.
« Pourquoi ce web fermé gagne-t-il ? Tout simplement parce qu’il est plus facile à utiliser. L’expérience y est meilleure pour rester en contact avec ses proches et pour s’informer », résume le créateur du CMS Drupal, le belge Dries Buytaert.
Avec les algorithmes, le web est en train de se transformer : nous n’allons plus chercher l’info. Elle vient à nous. Au bon moment et sur le bon terminal. Facebook, Snapchat, Spotify, Pinterest sont autant d’exemples d’expériences fermées. Ce n’est pas non plus un hasard si les gouvernements préfèrent travailler avec ces géants que se retrouver face à un web décentralisé.
Comment civiliser la surveillance 24/7 ?
Avec la personnalisation ubiquitaire, « tout ce qui pourra être localisé, mesuré ou surveillé, le sera », prévient Kevin Kelly. Que ce soit par nos terminaux, la réalité virtuelle ou les gouvernements.
L’essor des capteurs, de l’apprentissage profond, du croisement commercial des données donnera aux géants du web une connaissance invraisemblable sur nous. Sans consentement, sans contrôle, sans transparence.
« Ce système est trop dangereux. Il ne durera pas », estime Rousseau d’Artefact. « Il nous faudra inventer de nouveaux modèles d’affaires. Même le modèle publicitaire ne sera plus viable ».
« Peut-être serait-il judicieux de disposer d’un courtier en données personnelles, un tiers de confiance à qui nous les céderions dans des conditions précises », propose le fondateur de Drupal.
« Ou mettre en place une sorte de co-veillance », propose Kelly. Car le déséquilibre est trop grand : « ils en savent beaucoup sur nous et nous très peu ou rien sur eux ».
A condition toutefois, que leur puissance reste régulée. Les scénarios de prospective mondiale à 20 ans des services de renseignement américain intègrent ainsi la possibilité d’une domination des acteurs non gouvernementaux, donc des GAFA, « mieux préparés à se saisir de ces évolutions technologiques et qui se seraient saisis de certaines missions », reconnaît Suzanne Fry, responsable de ces tendances qui n’exclut pas non plus une gouvernance par algorithmes au moins dans les secteurs des transports et des retraites.
« Le secteur de la technologie va fixer les termes de la médiation entre l’Etat et les citoyens », avertit Steve Weber, prof de sciences politiques à Berkeley. « Les algorithmes auront un impact certain sur la manière dont les autorités vont nous traiter », renchérit Kashmir Hill, éditeur de Fusion Real Future. Sans parler des risques de disparités entre ceux qui disposeront de ces technos de pointe et ceux qui n'y auront pas accès.
La plateforme Mediasonar, utilisée par la police américaine traque ces mots dans les réseaux sociaux. Les avez-vous utilisez récemment ?
« Attention donc au dangereux troc sécurité vs. liberté », avertit le futuriste David Brin. « Le défi sera de chercher un mode positif gagnant-gagnant ».
Attention aussi, face au populisme croissant, à l’incapacité d’une bonne partie de la population à vérifier les informations (texte, photos, vidéos). « Faudra-t-il instituer un arbitre des faits de base ? », s’interroge Weber.
NOUS EN SOMMES AU DEBUT DU DEBUT
« Nous en sommes au début du début. Au premier jour » de cette révolution numérique, assure Kevin Kelly. « Dans 20 ans, nous ne pourrons pas croire que ce que nous avons en face de nous aujourd’hui était l’Internet. Les choses les plus importantes des 20 prochaines années n’ont pas encore été inventées ».
« Personne n’est donc en retard ! ». C'est le bon moment d'être un pionnier.
D’autant que les jeunes présents cette année à Austin sont persuadés qu’ils vivront plus de 100 ans.
Il sera alors temps d’utiliser l’informatique quantique, qui démarre à peine et sera capable selon le capital-risqueur Steve Jurvetson, de dépasser les capacités de… l’univers. Rien que ça !
A suivre !
ES
A voir ici quelques snaps réalisés cette semaine à Austin avec la complicité de Christophe Cluzel, de France TV Distribution pour l'ambiance de ce bric à brac foisonnant et d'avant garde :