Par Danielle Desjardins, Fonds des Médias du Canada. Billet Invité
Cet article, publié sur FMC Veille, est présenté dans le cadre d’un partenariat éditorial entre le Fonds des Médias du Canada (FMC) et Méta-Media.
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Cristos Goodrow, directeur de l’ingénierie pour la recherche et la découverte chez YouTube, déclarait en juillet 2015 : « Pour chaque humain sur terre, nous pensons qu’il existe 100 heures de YouTube qu’il aimerait regarder. »
C’est facile à imaginer, étant donné le volume phénoménal de vidéos téléchargées sur le site : selon les calculs de Tubular Labs, une firme de recherche spécialisée en vidéo Internet, YouTube hébergerait environ 1,1 milliard de vidéos. Selon une autre analyse, YouTube accueille plus de 2.000 chaînes qui comptent plus d’un million d’abonnés chacune.
Une quantité phénoménale de vidéos les plus hétéroclites et disparates possibles, où le contenu professionnel côtoie les vidéos de chats mignons, d’enfants involontairement drôles ou encore de mains anonymes qui cuisinent des plats minuscules. Tous les goûts, tous les intérêts, toutes les curiosités y trouvent leur compte.
Un patchwork infini
En 2006, alors que YouTube n’avait qu’un an d’existence, la MIT Technology Review se demandaitsi l’émergence d’un réseau de télévision grand public uniquement diffusé en ligne n’était pas imminente. Offert en preuve de cette hypothèse : le site Break.com, une plateforme d’échange de vidéos née du site Big-boys.com et dont le public cible est constitué d’hommes de 18 à 35 ans.
Parce qu’il rémunérait les créateurs des meilleures vidéos choisies par les utilisateurs, le site semblait mieux positionné pour devenir une télévision Internet grand public que YouTube, « un petit patchwork de contenu créé par les utilisateurs ». Près de dix ans plus tard, YouTube est devenu une force incontournable dans l’univers des médias, tandis que Break.com — qui existe toujours — est resté confiné dans sa niche destinée aux dudes et autres bros.
De « Me at the Zoo », la vidéo qui a inauguré le service le 23 avril 2005 — quelques minutes tournées au zoo de San Diego par Jawed Karim, l’un des fondateurs —, à PewDiePie, le YouTubeur millionnaire aux 40 millions d’abonnés et plus de 10 milliards de visionnements, YouTube est devenu le plus grand espace de narration jamais créé, un énorme patchwork d’éléments hétéroclites.
Les YouTubeurs, ces internautes dont la publication de vidéos sur YouTube est la principale activité et qui, autant que possible, en tirent une rémunération, sont ceux qui accaparent l’attention médiatique, mais on trouve absolument de tout dans ce vaste espace ouvert à toute personne disposant d’une connexion Internet et d’une caméra vidéo.
Tubular analyse les interactions de plus de 100 millions de spectateurs avec des millions de vidéos sur YouTube. L’entreprise a réalisé une compilation du nombre de visionnements moyen pour neuf catégories de vidéos parmi les plus populaires. Un survol de cette compilation donne une bonne idée de la grande diversité des contenus disponibles sur la plateforme.
Selon Tubular, le contenu de YouTube, c’est autant le joyeux mélimélo de la catégorie Gens et blogues qui passe des vidéos virales uniques à la Charlie Bit My Finger aux vidéoblogueurs, indépendants comme superstars millionnaires, que du contenu ludoéducatif produit par des amateurs capables de captiver un auditoire en vulgarisant des notions scientifiques.
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