Par Alexandra Yeh, France Télévisions, Direction de la Prospective
C’est un drôle de manège qui a eu lieu dimanche 7 mai au siège de France Télévisions. Le temps d’une journée – et surtout, d’une soirée, le 7 esplanade Henri de France est devenu une impressionnante fourmilière entièrement dévouée à sa mission du jour : couvrir la fin de la campagne électorale et l’annonce du huitième Président de la Vème République.
Méta-Media s’est glissé dans les coulisses des plateaux télé pour vous faire vivre cette élection au plus près.
Une ambiance bouillonnante, mais studieuse et chronométrée à la seconde près : c’est l’impression que nous gardons de cette soirée pas comme les autres. Des techniciens en régie aux animateurs sur les plateaux, en passant par les journalistes, les infographistes ou encore les maquilleuses, ce sont tous les corps de métier qui étaient sur le pied de guerre dimanche pour assurer une dizaine d’heures de direct.
Le but : couvrir la soirée électorale sans accroc, et surtout mener à bien la mission du service public ; celle de délivrer une information fiable et complète pour assurer les bonnes conditions du débat démocratique.
Ce qui distingue France Télévisions des autres chaînes ? Pour Pascal Doucet-Bon, rédacteur en chef de la soirée sur France 2, la réponse tient en deux éléments : pédagogie et force de frappe. Pédagogie, d’abord, pour assurer cette mission d’intérêt général en proposant un contenu intelligent mais surtout intelligible, qui s’adresse à tous les citoyens. Force de frappe, ensuite, pour assurer la couverture de la soirée la plus complète et la plus exhaustive possible, et ainsi faire vivre l’élection aux téléspectateurs au plus près.
Le rôle de Pascal Doucet-Bon, dans cette machine bien huilée, consiste à faire des choix, à décider de ce qui sera diffusé à quel moment, et surtout à être le garant de la ligne éditoriale de la chaîne.
Du côté technique, c’est un autre éclairage de la soirée qui nous est proposé par Didier Froehly : professionnel aguerri tant dans le divertissement que le sport ou la politique, le réalisateur de la soirée du second tour de France 2 explique que l’enjeu au cœur de ces grands rendez-vous démocratiques donne une toute autre dimension – et une pression certaine ! – aux soirées électorales. Une pression qui s’est apaisée pour lui entre le premier et le second tour, cependant, car comme il l’explique :
« Il n’y a plus que deux candidats, donc plus que deux PC à exploiter [c’est-à-dire les permanences des candidats, d’où sont envoyées les images à diffuser, NDLR]. Nos axes [caméra] ont été vus au premier tour donc au deuxième tour, on déroule ».
Le son de cloche est bien différent en revanche chez les journalistes, sous pression pour assurer le direct de la soirée la plus importante de l’année : le challenge pour Marie-Sophie Lacarrau, chargée d’analyser les tendances sur les réseaux sociaux et Google sur France 2, était bien de décrypter et commenter les réactions des réseaux sociaux à chaud, sans pouvoir préparer en amont ses interventions ! Idem pour Djamel Mazi, journaliste de Franceinfo qui a passé la soirée à arpenter les couloirs de France Télévisions pour interviewer les invités politiques de la soirée à la volée et proposer ainsi des entrevues plus informelles, hors du cadre solennel des plateaux télé. Un format qui permet une prise de parole plus spontanée des invités… mais qui demande aussi au journaliste de maîtriser l’art de la repartie pour des interviews beaucoup moins calibrées et donc davantage sujettes à l’imprévu.
Et pour ceux d’entre vous qui rêveraient de présenter une soirée électorale, retenez le meilleur conseil de la soirée, prodigué par Laurent Delahousse en personne :
« On respire, on dort un un peu, on reste tout à fait tranquille, on regarde deux trois notes avec quelques chiffres des précédentes élections, et puis on est prêt à 20 heures ».
Pour revivre la soirée, retrouvez notre compte-rendu en images :