Par Hervé Brusini, Président du Prix Albert Londres, ancien rédacteur-en-chef de France Télévisions
Interroger une technologie en 3 étapes
Il aura fallu peu de temps pour vouer Internet aux flammes de l’enfer numérique. A peine soixante ans. Ce qui apparaissait comme l’instrument de l’affranchissement d’une humanité en route pour le progrès, devient désormais aux yeux de beaucoup, un cauchemar dont il faudrait se départir au plus vite. Les tenants de ce revirement n’appartiennent pas à une cohorte antique de réactionnaires du clic. Non, ce sont souvent les concepteurs même du réseau qui prennent ainsi position sur les barricades du monde virtuel. Troublant...
Alors, pour en avoir le cœur un peu plus net (sans jeu de mots) on peut se tourner vers les experts des dispositifs de surveillance. Ceux qui ont tenté d’en écrire l’histoire, celle de ce couple pouvoir/savoir qui enserre l’individu comme l’humaine condition. Encore plus troublant de voir combien le web peut s’inscrire dans la sophistication disciplinaire des peuples, dans une production de vérités sans rapport avec les exigences de la démocratie.
En ces temps d'enfermement, on se prend à chercher lumière et oxygène. Impossible de se résoudre à réduire les espérances de toutes et tous à l’exercice d’une technologie ... redoutable. Certains parlent d’un janus capable du pire comme du mieux, c’est qu’il y a donc bien double face. Avec en bout de piste politique, ce défi à relever d’une vigilance critique sur la production du web, comme sur sa gouvernance. Trois parties pour tenter de comprendre....
1De l’utopie à la défiance
Tout se passe comme si le maître-mot était devenu celui-ci : « Si le web n’existait pas, il faudrait ne pas l’inventer ».
Cette adaptation d’une citation de Balzac parlant de la presse traduit assez le sentiment actuel de certains critiques du monde digital de l’info. Certains appellent cela le « technopessimisme ». Il s’agit peut-être de bien plus. A telle enseigne que de nombreuses personnalités du web ont confié, et confessent leur crainte face au devenir de leur propre invention. A titre d’exemple, on le sait, le créateur du WWW, Tim Berners Lee, a alerté sur la perte de contrôle des données personnelles, la désinformation envahissante et le manque de transparence dans la publicité politique, en action sur les écrans.
De « webconf » attristées en regrets personnels, le technopessimisme gagne. L’illusion d’un monde meilleur semble se dissiper. On pensait le voir s’établir dans l’échange du clic, il se perd désormais, dans la peur d’avoir engendré un monstre. Et l’on va de cris d’alerte, en remords. Au mieux, l’on tente de comprendre, comment on en est arrivé là, comment quelques remèdes pourraient nous sortir de ce retournement funeste.
Bref, on s’essaie à l’intelligence d’une situation de crise qui surprend la planète par son ampleur et ses redoutables conséquences. L’élection de Trump, ses quatre années d’exercice et la violente séquence du capitole ont précipité les sombres diagnostics, de même que l’ouverture de débats restés jusqu’ici sans effets réels. L’information est au cœur de cette tourmente. Des révoltés de la vérité ont su provoquer ce court-circuit qui fait s’interroger les grands médias américains sur leurs fondamentaux. On le voit tous les jours, des totems vacillent. Diversité, neutralité, objectivité deviennent autant de sujets polémiques dans les rédactions. Et l’on n’hésite pas là-bas à parler de crise épistémologique, histoire de poser quelques premiers mots sur le caractère inédit de la situation. Apparaît alors en pleine lumière une notion le plus souvent réservée aux philosophes, aux scientifiques ou aux hommes d’église, sans oublier les journalistes : la vérité. Encore et toujours. Une nouvelle vérité politique serait en action dans la cité, une mauvaise action. Une vérité dévastée ou en passe de l’être, disent les anciens candides qui désormais sonnent le tocsin.
Le récent article de Thomas B Edsall, enseignant à l’école de journalisme de Colombia, ne cesse de marteler ce désenchantement, pire cette double-face mortifère que constitue selon lui le web. L’ange serait devenu exterminateur.
Le titre du papier annonce la couleur : « Sous nos yeux, la démocratie est en train de s’affaiblir. » Et il développe : la promesse qui consistait à « autonomiser les sans voix, abattre les frontières pour construire des communautés transnationales et éliminer les arbitres d'élite qui restreignaient le discours politique » s’est réalisée en cauchemar.
A présent, « les démocraties paient le prix de la liberté sur Internet sous la forme de désinformation, de discours de haine, d'incitation et d'ingérence étrangère dans les élections... » Citant de nombreux chercheurs américains, l’auteur va plus loin dans son questionnement, « les instruments supposément neutres des médias sociaux fonctionnent-ils à la fois pour le bien et le mal ou sont-ils intrinsèquement diviseurs ? »
Et de citer les bons points comme les mauvais. Ce sont bien les réseaux sociaux qui ont montré les images d’une violence policière assassine avec G. Floyd, mais ce sont bien ces mêmes réseaux qui ont permis le rassemblement d’extrême droite de Charlottesville et sa voiture bêlier en 2017.
Plus grave encore, cette ambivalence, ne résisterait pas à terme. Janus n’aurait qu’une seule face : « Il y a un débat en cours sur la question de savoir si la promotion de la division et de la polarisation est intégrée dans la structure marketing des médias sociaux... »
Cité lui aussi, un prof de droit de Yale décrit un mal constitutif : « Certaines des caractéristiques les plus inquiétantes des médias sociaux proviennent de modèles commerciaux basés sur la surveillance et la monétisation des données personnelles. Les médias sociaux ne s'amélioreront pas tant que leurs modèles commerciaux actuels basés sur la surveillance leur donneront les mauvaises incitations ».
Bref, « l’âge du capitalisme de surveillance » cher à Shoshana Zuboff ferait sentir ses effets délétères. Paru en 2020 en France, son livre voulait alerter sur les grandes sociétés du numérique qui « décident à notre place ». Désormais, les analystes professionnels de l’information semblent ne pas dire autre chose.
Le diagnostic de Eric B. Schnurer, président d’une société de conseil en politique, cité dans le même article pointe un modèle d’entreprise, avide de profits dont « la meilleure façon de faire est d'exploiter le comportement non rationnel et de créer des réactions fortes plutôt que des discours raisonnés... Ces entreprises numériques ont maintenant métastasé dans ce modèle où leurs clients sont leur matière première, qu'ils exploitent, sans frais, et vendent à d'autres pour une exploitation ultérieure. »
L’utopie d’un monde de partage, de communauté, de like et autres cœurs emojis s’en est allée. Nous voilà passé de la béatitude aux enfers, et prévient l’auteur en fin d’article, « tout cela se produit alors que la plupart d'entre nous continuent à ne pas être conscients de la transformation qui a eu lieu au cours de notre vie, fonctionnellement inconscients de la « crise épistémique », à la fois comme contributeur au problème et comme accélérateur ».
Stupéfiant cas de figure dans l’histoire du couple pouvoir/savoir. A en croire ces critiques, nous serions ainsi nous-mêmes moteurs de cette crise épistémique. Mais de quoi parle-t-on effectivement, d’un mauvais rêve, d’un piège technologique, qui nous apparaît brutalement ?
2L’histoire pour y voir plus clair
Essayons l’impossible : tenter de refermer la boîte de Pandore des débats et polémiques qui s’ouvre aujourd’hui, toujours plus grande dans le désarroi planétaire.
L’utopie est devenue défiance, aux yeux de certains, soit. Mais la technologie, fut-elle particulièrement innovante, peut s’interroger. Elle constitue rarement une génération spontanée. Ses prémisses sont peut-être repérables dans le passé des procédures de gestion des savoirs, des pouvoirs sur les peuples, bref, de ce qu’un philosophe bien connu a appelé, la gouvernementalité. Quels en sont les pratiques, les signes distinctifs, bref les grands principes du fonctionnement ? Y a-t-il une sorte de « retour du futur » possible entre « ces technologies de pouvoir » mises au point en d’autres temps, et le nouveau monde d’internet ?
L’histoire du chiffre
Compter, classer, noter, la statistique est plus que le carburant du web. Elle en est le moteur, le principe constitutif. Le chiffre met en œuvre un instrument de connaissance ultra performant, une photo établie en temps réel et planétaire sur la toile, aux innombrables critères. Les individus, les objets, les espaces, les grandes ou petites questions, l’on peut à l’envi multiplier les angles d’approche via le monde numérique. Interroger sans cesse cette matière capable de faire émerger les hurlements les plus massifs, comme les signaux les plus faiblement insidieux. Ce décompte statistique constitue une part essentielle de la vérité du web. On ne plaisante pas avec les chiffres, c’est bien connu, surtout dans le business.
La technologie, - précisément – « numérique » apparaît ainsi comme le nec plus ultra du savoir chiffré de nos sociétés. Elle est le fruit d’une déjà longue histoire. D’un changement puissant des dispositifs de pouvoir/savoir exercé sur l’individu, dont parle Michel Foucault dans son livre « Surveiller et punir ». Le maître mot de ce changement est à ses yeux, « l’examen ».
A titre d’exemple, la question de la visibilité du pouvoir. Autant Louis XIV est en majesté ce roi soleil célébré par l’architecture, la peinture ou la sculpture que nous connaissons tous. Autant, l’examen a fait entrer les sujets du souverain dans une visibilité détaillée, administrative, normative, décrit Foucault. Plus aucun individu ne doit échapper à l’œil du pouvoir disciplinaire. C’est bien moins spectaculaire qu’un tableau de 2m77 sur 1 m 92, ( les mensurations de l’œuvre de Hyacinthe Rigaud, le portraitiste royal) mais beaucoup plus efficace. Chacun vit maintenant avec cette capacité à tout moment mobilisable d’être tiré des fichiers en tous genres. La médecine, la police, l’école ... ont peu à peu perfectionné ces registres où l’on en-registre, des individus comme des populations entières. C’est cela le changement épistémologique de la fin du XVIIIe siècle pointé par Foucault. L’émergence d’un pouvoir/savoir disciplinaire capable de dire la ou les vérités des individus, et des problèmes qu’ils posent, déviance, folie, récidive...Ce retournement de la visibilité est un événement majeur. Et force est de constater qu’à l’ère numérique, il s’est entièrement banalisé, il est même désormais triomphant.
L’histoire de la publication de soi
Auparavant, cette publication était le privilège des pouvoirs de l’écriture disciplinaire. Une formidable ressource de savoirs s’est ainsi constituée au fil des décennies à tous âges, en tous lieux de la vie de chacun. Les codes et les procédures d’hier et d’aujourd’hui, sont très certainement à replacer dans cette longue histoire des normes.
A présent, les paroles, les mots, les images arrêtées ou pas de chacun des contributeurs du net, nourrissent les espaces des écrans. Anonymes ou réellement revendiqués, les "posts" sont exposés dans leur singularité, granularité dit-on aujourd’hui, ce qui illustre et renvoie assez aux continents de sable qu’ils constituent. Point de salut sans visibilité sur la toile, cette dernière devant même être soutenue, presque cadencée comme un moteur à publication de soi, enfermé dans un mouvement perpétuel. L’arrêt, c’est l’effacement, la mort numérique. Appartenir au flux est une condition sine qua non.
L’unité que constitue chacun, accompagne l’unité d’une communauté, d’un groupe, d’un monde, qui se fait et se défait sans cesse sous le scroll. Redisons-le, ce principe de publication est dûment codé, des procédures sont à respecter. Ces dernières permettent la reconnaissance de chacun par l’autre dans la forme même de la publication, comme l’appartenance à une expérience commune.
Le spectacle produit par internet est sous nos yeux. Pour reprendre l’exemple trivial du roi soleil, ce n’est pas M. Zuckerberg qui est mis en scène dans sa splendeur omnipotente. Ce sont les internautes et les récits cadrés de leur vie, et de leur pensée qui s’exposent. La visibilité est du côté de l’utilisateur, pas du côté de la toute-puissance de l’entrepreneur capitaliste des GAFA. Cette exposition de tout chacun, voilà ce qui permet la mesure, le comptage, l’évaluation, de l’unité comme de la masse.
Les fameuses données et les débats sur leur préservation ont en fait pour toile de fond ce que permet d’ores et déjà la connaissance chiffrée dans plusieurs champs d’exercice de notre société. Le classement, la mise en courbe en sont les nouvelles manifestations, mises en avant, comme on dit. C’est même un jeu de miroir, de performances sans fin.
« ...Franchement, je n’aurais jamais cru parvenir à un tel score, c’est arrivé comme ça en quelques minutes... » Les mots du nirvana quantitatif sont convenus. Mais le résultat ne vaut évidemment que si l’on est enregistré.
L’histoire de la valorisation individuelle
Foucault en brosse les premiers traits. « Être regardé, observé, raconté dans le détail, suivi au jour le jour par une écriture ininterrompue était un privilège.... Cela faisait partie des rituels de la puissance » raconte Foucault.
Désormais, le simple individu appartient à une nouvelle sorte de valorisation, celle du « cas ». Non plus un héros, mais une référence documentaire qui doit sanctionner, redresser, tel ou tel comportement inadapté.
Sur le web, les procédures de valorisation de soi pullulent. Abonnements, followers, like, on connaît ces signaux. Ils font sourire ou déclenchent des drames petits ou grands. Chacune et chacun devient et se constitue en un « cas », jugé, évalué, documenté. C’est le corrélas du principe de publication. Il encourage à l’hyper distinction du discours.
La singularisation à outrance est la condition du succès des « cas ». Ce n’est pas une confrontation en démocratie numérique, c’est une juxtaposition d’univers individuels, à deux doigts d’en découdre. La prime est à la polarisation ou ce qui peut la faciliter. Ainsi valorisée, qu’elle soit due à l’exercice d’une rationalité sans frein comme le soutient Étienne Klein, ou à la folie du moment, l’affirmation selon laquelle la terre est plate, est la bienvenue.
Elle concourt à l’invitation/injonction à se démarquer exercée par le système GAFA. Dans cet ordre d’idées, l’affirmation est plus importante que le fait. L’alternative au réel, est ainsi d’autant plus pensable, qu’elle se met en place à chaque instant numérique. Elle est couplée au « cas », promue comme jamais...
Cette tentative d’un « Retour vers le futur » a bien des allures cauchemardesques. A en croire cette re-lecture succincte, le web apparaitrait comme la quintessence d’un outil disciplinaire mis au point au fil de l’histoire, concrétisé dans une technologie et sans que l’on en distingue réellement les périls. Gare à ne pas basculer ainsi dans une représentation monstrueuse de ce qu’est d’ores et déjà notre pratique quotidienne. Pour autant, l’écho épistémologique est indéniable. Il enjoint au sursaut de la prise de conscience, d’une intelligence offensive de la situation.
3A situation inédite, vigilance innovante
Le monde numérique est donc bien ce Janus à la fois redoutable et chargé d’espérance. Un passage par l’éclairage de l’histoire montre assez le lien existant entre lui et les techniques de gouvernement des gens.
Les travaux du philosophe sont explicites : « L’examen porte avec soi tout un mécanisme qui lie à une certaine forme d’exercice du pouvoir un certain type de formation du savoir », précise Foucault.
Et l’historien/philosophe ajoute que, dès le XVIIIé siècle, la prison, l’hôpital, l’armée, l’éducation...ont vu se mettre en place une « modalité nouvelle de pouvoir où chacun reçoit pour statut sa propre individualité » De ce point de vue, seul le web, a pu conférer de façon exhaustive et à un tel degré, ce statut de « singularité ». Et de façon inattendue.
Là, se situe sans doute, le caractère inédit de la situation. Car, Internet, le web, les réseaux sociaux, sont principalement les attributs d’entreprises surpuissantes. Les mécanismes du pouvoir/savoir ont certes, été mis au point et éprouvés dans le creuset du pouvoir souverain. Mais aujourd’hui des géants économiques – les GAFA- en sont les acteurs, les ingénieurs, les décideurs. De ce point de vue, « l’âge du capitalisme de surveillance », le livre de Shoshana Zuboff se veut être un signal d’alarme.
« Le capitalisme de surveillance revendique unilatéralement l’expérience humaine comme matière première gratuite destinée à être traduite en données comportementales... », écrit-elle.
Inciter, influencer, ajuster, aiguillonner seraient, selon elle, les nouveaux exercices rendus possibles par l’exploitation des données individuelles. Le pouvoir disciplinaire voyait, la surveillance numérique anticipe, prévoit.
L‘information sous tous ses aspects est au cœur de ce dispositif. Les contre-mesures commencent à se mettre en place. Une mobilisation mondiale a obtenu de véritables résultats en matière de protection de la vie privée. On s’active à mettre en cause les monopoles que constituent certains acteurs du web. Aux États-Unis même, la nouvelle administration Biden évoque l’idée d’une taxation des géants du numérique. Une prise de conscience existe bel et bien.
La lutte anti infox, et plus largement l’éducation aux médias sont devenues les grandes causes planétaires. Une vigilance offensive s’installe avec la culture de l’esprit critique pour étendard. Pour une première fois peut-être, le lien indéfectible entre info et démocratie se noue, dans l’épreuve.
« Je rêve d’un âge nouveau de la curiosité », prophétisait un intellectuel illustre. Il ajoutait : « On se plaint toujours que les médias bourrent la tête des gens. Il y a de la misanthropie dans cette idée. Je crois au contraire que les gens réagissent... L’esprit n’est pas une cire molle. C’est une substance réactive. Et le désir de savoir plus, et mieux, et autre chose croît à mesure qu’on veut bourrer les crânes. » Ces mots sont encore de Michel Foucault lors d’un entretien accordé au journal Le Monde en avril 1980.
Dans des conditions très particulières. Face au journaliste, C. Delacampagne, il avait souhaité ne pas apparaitre sous son nom. L’interview se présentait donc comme un entretien avec un « Philosophe masqué » Assurément quelque chose de l’ordre du gai savoir était alors en action dans l’optimisme revendiqué de Foucault. Il souhaitait comme une redécouverte collective, une confiance restaurée...
La sombre représentation du monde numérique actuellement en cours, est certainement salutaire, mais l’obscurité systématiquement dépeinte peut conduire à un contre effet, un isolement sans issue. Comme s’il y avait la volonté de tirer toutes les conclusions de l’histoire alors que la pièce est loin d’être terminée.
Et Foucault de conclure : « On comprend que certains pleurent sur le vide actuel et souhaitent, dans l’ordre des idées un peu de monarchie. Mais ceux qui une fois dans leur vie ont trouvé un ton nouveau, une nouvelle manière de regarder, une autre façon de faire, ceux-là, je crois, n’éprouveront jamais le besoin de se lamenter que le monde est erreur, l’histoire, encombrée d’inexistences, et il est temps que les autres se taisent pour qu’enfin on n’entende plus le grelot de leur réprobation... »
Sous son masque, le philosophe se voulait souriant, adepte du gai savoir. Et si, sous le nôtre, pandémique ou pas, nous faisions de même ?