WhatsApp : pour les éditeurs, une vraie promesse d'engagement

Photo credit: tecnomovida / Foter / CC BY-NC-SA

Par Barbara Chazelle, France Télévisions, Directions Stratégie et Prospective

Twitter, Facebook, YouTube ? Vous maitrisez. Instagram, Snapchat ? Peut-être un peu moins. Et WhatsApp, l'application de messagerie instantanée aux 700 millions d'utilisateurs actifs ?

Cette terre est certainement l'une des plus difficile à conquérir, et pour cause, il s'agit de se faire une place sur l'application sociale la plus privée qui soit, au moyen de numéros de téléphone. C'est pourtant bien le prochain terrain de bataille des éditeurs de contenus.

Partages et engagement records..

Pourquoi donc envoyer à votre audience des messages via WhatsApp (rachetée 19 milliards $ par Facebook l'an dernier) ? Pour le taux record d'engagement que cela génère : 15,5% de taux de conversation pour NRCQ, un site de news business néerlandais. "Un taux bien supérieur à ce qu'on peut avoir sur Facebook ou LinkedIn ! " a précisé Freek Staps, le cofondateur du site à l'audience des Digital Medias Strategies qui se tiennent cette semaine à Londres.

En mai dernier, For The Win, le blog sportif de USA Today, avait enregistré en une semaine un taux de 18% de partage mobile via WhatsApp, soit plus que Twitter à 13% comme le rapportait Digiday.

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.. mais ça se mérite !

La première difficulté réside à recruter des utilisateurs. Pour recevoir des alertes, les utilisateurs doivent le signifier en envoyant un message au numéro de téléphone de l'éditeur, ce qui est bien plus contraignant que de cliquer sur un bouton "suivez-nous". NRCQ n'a pas hésité à mettre sur son site un petit tuto sur comment utiliser WhatsApp.

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Une fois les numéros récupérés, il faudra encore que l'éditeur les agrège dans une liste de diffusion WhatsApp, tâche encore très artisanale et particulièrement chronophage.

Le deuxième problème à surmonter est qu'avec un simple numéro de téléphone, vous ne savez pas à qui vous vous adressez. NRCQ a avoué ne pas avoir assez de recul pour savoir ce qui marche réellement, en terme de sujet, de tons ou de format de contenus. Néanmoins, il semble que les messages envoyés entre 8h et 9h soient les plus efficaces et que la conversation ne se tasse un peu entre 11h et 13h.

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Le site s'est fixé quelques règles pour ne pas être trop invasif : pas plus de 3 messages par jour, pas de messages entre 22h et 8h, silence radio le weekend. Et aucune publicité.

Pas facile donc d'apprivoiser WhatsApp. Mais si vous ne le faites pas, d'autres prendront le terrain. Et en matière de conquête, c'est toujours le premier qui plante son drapeau qui a gagné.

"Je reçois des appels tous les jours, notamment d'autres groupes media qui me demandent : comment faites-vous ? On aimerait innover." a conclu Staps.