En entrant dans la Grande Halle de la Villette, on le voyait ce week-end, isolé dans son coin mal éclairé, courbé sur sa punition. 

Ligne après ligne, le robot recopiait, toute la journée, la leçon d'Asimov à, surtout, ne jamais oublier : "I must not hurt humans" (Je ne dois pas m'attaquer aux humains*).

Clin d'oeil, bien sûr, au fil rouge traditionnel du Festival Futur en Seine, rendez-vous annuel de l'innovation, gratuit et ouvert à tous, qui, souhaitant tourner le dos aux techno-béats, entend remettre l'humain au centre du numérique**. Mais surtout oeuvre de l'artiste numérique et designer interactif Filipe Vilas-Boas.

Comme ses autres installations, "The Punishment" du robot-écolier,"métaphore du machine-learning", "mixe ancien et nouveau monde pour mieux souligner l’époque de transition dans laquelle nous vivons".

Mais "le robot, qui use un stylo et un carnet par jour, s'en contre-fout de faire des lignes. Contrairement à nous ! ", note, lucide, Vilas-Boas, qui rêve de l'installer à un pupitre d'une salle de classe vide, entourée des bruits de cour de récré où jouent ses condisciples, plus chanceux.... Déjà des élèves de CE2 sont venus chiper quelques feuilles à La Villette, au cas où...

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* Les 3 lois d'Isaac Asimov, auteur américano-russe de science fiction :

• Première Loi : « Un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, laisser cet être humain exposé au danger. » ;
• Deuxième Loi : « Un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la Première Loi. » ;
• Troisième Loi : « Un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n'entre pas en contradiction avec la Première ou la Deuxième Loi. »

** Full disclosure: j'ai le privilège et la joie d'être depuis trois ans, le conseiller éditorial (curator) du cycle de conférences du Festival, aux côtés de Camille Pène, directrice générale et Hélène Allain, responsable des conférences.