Netflix et Hulu dévoilent leurs premières fictions originales
Ces dernières semaines, les 2 géants américains de la vidéo à la demande ont réduit un peu plus la distance qui les sépare des diffuseurs TV en proposant sur leurs plateformes leurs premières séries originales.
Pour Netflix, il s’agit de la série américano-norvégienne, Lilyhammer, une comédie composée de 8 épisodes de 52 minutes. Elle suit un mafieux new-yorkais, interprété par Steven Van Zandt (The Sopranos), qui intègre le programme de protection des témoins et s’installe en Norvège, pays qu’il idéalise depuis la retransmission des JO de Lillehammer en 1994. Lilyhammer bat déjà des records d’audience avec plus d’un million de téléspectateurs par épisode en Norvège, où la série est diffusée sur la chaîne de télévision NRK. De son côté Netflix a choisi de se différencier des chaînes de TV en proposant les 8 épisodes simultanément sur sa plateforme, permettant aux abonnés de les visionner d’un bloc s’ils le désirent.
Netflix ne compte pas s’arrêter là : la société co-produira la saison 2 de Lilyhammer et a déjà plusieurs autres productions originales en développement, dont la nouvelle version de House of Cards, par David Fincher, avec Kevin Spacey, et une comédie imaginée par la créatrice de la série Weeds et baptisée Orange is the new Black. Elle va également faire renaître de ses cendres la célèbre sitcom, Arrested Development, annulée en 2006 par la Fox après 3 saisons. 10 nouveaux épisodes seront diffusés exclusivement sur la plateforme.
L’autre grande plateforme américaine de vidéo en ligne, Hulu, n’est pas en reste. Elle a annoncé pour 2012 un investissement de 500 millions de dollars dans la création originale, dont sa première fiction, la dramédie Battleground. La série avait d’abord été développée pour la FOX qui a abandonné le projet l’an dernier. Il s’agit d’un mockumentary (faux-documentaire) de 13 épisodes de 26 minutes, qui suit l’équipe de campagne d’un démocrate, candidat au Sénat pour représenter le Wisconsin.
Hulu a également lancé mi-février la comédie Paul, The Male Matchmaker, créée par le comédien Paul Bartholomew (Mad Men) qui y interprète un misogyne complètement associal qui hérite de l’agence matrimoniale de sa tante. La série documentaire de Morgan Spurlock, A Day in the Life, qui suit une personnalité pendant 24 heures, va également revenir pour une seconde saison courant 2012.
Netflix et Hulu ne sont pas les seuls à proposer en ligne des contenus capables de concurrencer les habituels programmes TV. La plateforme de vidéo en ligne Crackle (filiale de Sony Pictures Entertainment) s’engouffre dans la même voie en commandant sa première série de fiction originale, The Unknown, une anthologie de 6 x 30 min dans la veine de The Twilight Zone ou Creepshow. Deux autres projets de fiction sont encore dans les cartons de Crackle.
Pour l’instant, cette nouvelle concurrence ne semble pas inquiéter les networks américains, le volume de productions originales restant très réduit. D’ailleurs, Les Moonves, président du groupe américain CBS, a laissé entendre dans une récente déclaration qu’il pourrait produire des séries destinées à Netflix dans un avenir proche. Au final, les plateformes de vidéo en lignes sont-elles les rivales des chaînes de TV ou représentent-elles de nouveaux débouchés pour les productions de leurs studios ?