Liens vagabonds : La BBC voit son avenir en ligne

A RETENIR CETTE SEMAINE : 

La BBC se projette dans un futur sans télé ni radio – Lors d’un discours face à la Royal Television Society, Tim Davie, le directeur général de l’organisme audiovisuel public britannique à invité le public à imaginer “un monde qui repose uniquement sur internet”. Il affirme que dans les prochaines années, les chaînes de TV et les radios de la BBC ne devraient plus être diffusées en format linéaire et qu’il fallait donc s’y préparer. Selon la vision du directeur général, les chaînes et stations de radios ne devraient plus émettre sous des noms distincts, mais sous une seule entité celle de la BBC. Tim Davie avait déjà annoncé que les chaînes BBC Four et CBBC seraient prochainement diffusées uniquement sur internet. D’autres chaînes devraient suivre. Pour Tim Davie, le défi sera de ne pas exclure les millions de Britanniques – souvent plus âgés, plus pauvres ou vivant dans des zones rurales – qui ne disposent pas d’une connexion Internet haut débit.

ChatGPT, le nouveau chatbot IA, répond précisément à vos questions (et nous remplacera peut-être bientôt) – Dévoilé par OpenAI, l’entreprise de recherche en intelligence artificielle présidée par Elon Musk, le robot conversationnel Chat GPT fait des émules sur le web.  L’outil s’appuie sur une intelligence artificielle GPT3  qui utilise des algorithmes d’apprentissage automatique nourris avec des millions de textes et conversations disponibles sur Internet. Grâce à cela il est capable d’écrire un scénario de film détaillé, les statuts d’une association, de donner des idées d’amélioration pertinentes pour un ingénieur qui travaillerait chez Twitter, avec des exemples de codes, de tweeter, ou encore de rédiger le discours de bonne année d’Emmanuel Macron en plaçant certains mots. Pourra-t-il un jour remplacer les journalistes? Peu de chances répond l’intéressé: “Il est peu probable que ChatGPT ou tout autre modèle de langage puisse remplacer les journalistes. Les modèles de langage sont entraînés pour générer du texte en fonction d’une instruction donnée, mais ils n’ont pas la capacité de recueillir des informations ou de mener des recherches comme les journalistes. De plus, les modèles de langage n’ont pas le même niveau de pensée critique et de prise de décision que les êtres humains, ils ne peuvent donc pas fournir le même niveau d’analyse et de perspective que les journalistes.” 

Google doit effacer les données erronées des citoyens européens. Une décision qui fait suite à une affaire présentée devant la Cour de Justice de l’Union Européenne, jeudi. Deux gestionnaires d’investissement avaient demandé à Google de déréférencer les résultats d’une recherche effectuée sur la base de leur nom, qui fournissait des liens vers certains articles contenant des affirmations inexactes. La CJUE valide donc le ‘droit à l’oubli’ des internautes européens. Pour espérer la suppression d’un résultat de recherche les personnes devront cependant fournir des preuves suffisantes du caractère inexacte de l’information qui les concerne. “Nous nous félicitons de cette décision, et allons maintenant étudier le texte de la décision de la CJUE« , a déclaré un porte-parole de Google à POLITICO. « Les liens et les images en question ne sont plus disponibles via la recherche web et la recherche d’images ; le contenu en question est hors ligne depuis longtemps. » 

Cette semaine en France

3 CHIFFRES

11$ – ce sera le prix mensuel de l’abonnement à Twitter Blue sur IOS, contre 7$/mois si l’abonnement est acheté depuis le web. Une réponse à la commission de 30% qu’Apple perçoit pour les paiements effectués via son système. 

1 100 – c’est le nombre d’employés du New York Times en grève pendant 24h cette semaine, le premier arrêt de travail de cette ampleur depuis 1981.

2,5 millions de dollars – c’est le montant de l’investissement de Meta dans la recherche académique européenne sur le métavers révélé ce 7 décembre. Cet investissement touchera sept pays européens dont la France. 

LE GRAPHIQUE DE LA SEMAINE

Infographic: The Rapid Rise of Lensa AI | Statista

NOS MEILLEURES LECTURES / DIGNES DE VOTRE TEMPS / LONG READ

DISRUPTION, DISLOCATION, MONDIALISATION

GAFA / BATX

DONNÉES, CONFIANCE, LIBERTÉ DE LA PRESSE, DÉSINFORMATION

LÉGISLATION, RÉGLEMENTATION

JOURNALISME

STORYTELLING, NOUVEAUX FORMATS

Palmy, présentateur marionnette du Los Angeles Times

ENVIRONNEMENT

RÉSEAUX SOCIAUX / MESSAGERIES

Compte Openly TikTok

STREAMING, OTT, SVOD

AUDIO, PODCAST, BORNES

MÉTAVERS, IMMERSION, 360, VR, AR

Web3, BLOCKCHAIN, CRYPTO, NFT

INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, DATA, AUTOMATISATION

NessLabs

MONÉTISATION, MODÈLE ÉCONOMIQUE, PUBLICITÉ

ES avec Kati Bremme, Myriam Hammad, Victor Lepoutre & Isya Okoué Métogo

 

 

Un pays du Pacifique crée son jumeau dans le métavers. C’est un plan désespéré – avec un message caché

La nation de Tuvalu, dans le Pacifique, prévoit de créer une version d’elle-même dans le métavers, en réponse à la menace existentielle que représente la montée du niveau des mers. Le ministre de la justice, de la communication et des affaires étrangères de Tuvalu, Simon Kofe, a fait cette annonce dans un discours numérique glaçant adressé aux dirigeants de la COP27.

Par Nick Kelly, Queensland University of Technology et Marcus Foth, Queensland University of Technology

Le ministre Simon Kofe a déclaré que le plan, qui prévoit le « pire des scénarios », consiste à créer un jumeau numérique de Tuvalu dans le métavers afin de reproduire ses magnifiques îles et de préserver sa riche culture :

La tragédie de cette issue ne peut être exagérée […] Tuvalu pourrait être le premier pays au monde à exister uniquement dans le cyberespace – mais si le réchauffement climatique se poursuit sans contrôle, il ne sera pas le dernier.

L’idée est que le métavers pourrait permettre à Tuvalu de « fonctionner pleinement comme un État souverain » alors que ses habitants seront contraints de vivre ailleurs.

Il y a deux histoires ici. La première est celle d’une petite nation insulaire du Pacifique confrontée à une menace existentielle et cherchant à préserver son statut de nation grâce à la technologie.

L’autre est que le futur préféré de Tuvalu serait d’éviter les pires effets du changement climatique et de se préserver en tant que nation terrestre. Dans ce cas, cela pourrait être sa façon d’attirer l’attention du monde.

Qu’est-ce qu’une nation métavers ?

Le métavers représente un avenir florissant dans lequel la réalité augmentée et virtuelle fait partie de la vie quotidienne. Il existe de nombreuses visions de ce à quoi pourrait ressembler le métavers, la plus connue étant celle de Mark Zuckerberg, PDG de Meta (anciennement Facebook).

La plupart de ces visions ont en commun l’idée que le métavers est constitué de mondes 3D interopérables et immersifs. Un avatar persistant se déplace d’un monde virtuel à un autre, aussi facilement que de passer d’une pièce à une autre dans le monde physique.

L’objectif est d’obscurcir la capacité humaine à faire la distinction entre le réel et le virtuel, pour le meilleur et pour le pire.

Kofe suggère de recréer trois aspects de la nation de Tuvalu dans le métavers :

  1. le territoire – la reconstitution de la beauté naturelle de Tuvalu, avec laquelle il est possible d’interagir de différentes manières.
  2. la culture – la capacité des Tuvaluans à échanger entre eux de manière à préserver leur langue, leurs normes et leurs coutumes communes, où qu’ils soient.
  3. la souveraineté – s’il devait y avoir une perte de la surface terrestre sur laquelle le gouvernement de Tuvalu a la souveraineté (une tragédie au-delà de l’imagination, mais qu’ils ont commencé à imaginer) alors pourraient-ils avoir la souveraineté sur la surface virtuelle à la place ?

Cela peut-il être réalisé ?

Dans le cas où la proposition de Tuvalu est, en fait, une proposition littérale et pas seulement symbolique des dangers du changement climatique, à quoi cela pourrait-il ressembler ?

Technologiquement, il est déjà assez facile de créer des reconstitutions magnifiques, immersives et richement rendues du territoire de Tuvalu. De plus, des milliers de communautés en ligne différentes et de mondes en 3D (comme Second Life) démontrent qu’il est possible d’avoir des espaces interactifs entièrement virtuels qui peuvent conserver leur propre culture.

L’idée de combiner ces capacités technologiques avec les caractéristiques de la gouvernance pour un « jumeau numérique » de Tuvalu est réalisable.

Il y a eu des expériences antérieures de gouvernements qui ont utilisé des services basés sur leur territoire et qui ont créé des analogues virtuels de ceux-ci. Par exemple, l’e-résidence de l’Estonie est une forme de résidence uniquement en ligne que les non-Estoniens peuvent obtenir pour accéder à des services tels que l’enregistrement de sociétés. Autre exemple : les pays créent des ambassades virtuelles sur la plateforme en ligne Second Life.

Pourtant, rassembler et numériser les éléments qui définissent une nation entière pose d’importants défis technologiques et sociaux.

Tuvalu ne compte qu’environ 12 000 citoyens, mais faire interagir en temps réel un si grand nombre de personnes dans un monde virtuel immersif est un défi technique. Il y a des problèmes de bande passante, de puissance de calcul, et le fait que de nombreux utilisateurs ont une aversion pour les casques ou souffrent de nausées.

Personne n’a encore démontré que les États-nations peuvent être transposés avec succès dans le monde virtuel. Même s’ils le pouvaient, d’autres affirment que le monde numérique rend les États-nations superflus.

La proposition de Tuvalu de créer son jumeau numérique dans le métavers est une bouteille à la mer – une réponse désespérée à une situation tragique. Pourtant, il y a là aussi un message codé, pour d’autres qui pourraient envisager de se retirer dans le virtuel en réponse aux conséquences du changement climatique.

Tuvalu sera l’une des premières nations à être submergée par la montée du niveau des mers et est confronté à une menace existentielle. Mick Tsikas/AAP

Le métavers n’est pas un refuge

Le métavers est construit sur l’infrastructure physique des serveurs, des centres de données, des routeurs de réseau, des appareils et des écrans frontaux. Toute cette technologie a une empreinte carbone invisible et nécessite une maintenance physique et de l’énergie. Une étude publiée dans Nature prévoit qu’internet consommera environ 20 % de l’électricité mondiale d’ici 2025.

L’idée de la nation métavers comme réponse au changement climatique est exactement le genre de réflexion qui nous a amenés ici. Le langage qui est adopté autour des nouvelles technologies – comme le « cloud computing », la « réalité virtuelle » et le « métavers » – se présente comme étant à la fois propre et vert.

Ces termes sont chargés de « solutionnisme technologique » et de « greenwashing« . Ils cachent le fait que les réponses technologiques au changement climatique exacerbent souvent le problème en raison de leur forte consommation d’énergie et de ressources.

Alors, où cela mène-t-il Tuvalu ?

Kofe est bien conscient que le métavers n’est pas une réponse aux problèmes de Tuvalu. Il déclare explicitement que nous devons nous concentrer sur la réduction des impacts du changement climatique à travers des initiatives telles qu’un traité de non-prolifération des combustibles fossiles.

Sa vidéo sur la migration de Tuvalu dans le métavers est un énorme succès en tant que provocation. Elle a fait l’objet d’une couverture médiatique mondiale, tout comme son plaidoyer émouvant lors de la COP26, alors qu’il se tenait debout jusqu’aux genoux dans la marée montante.

Pourtant, Kofe suggère :

Sans une conscience globale et un engagement global pour notre bien-être commun, nous pourrions voir le reste du monde nous rejoindre en ligne tandis que leurs territoires disparaissent.

Il est dangereux de croire, même implicitement, que le passage au métavers est une réponse viable au changement climatique. Le métavers peut certainement aider à maintenir le patrimoine et la culture en vie en tant que musée virtuel et communauté numérique. Mais il semble peu probable qu’il puisse fonctionner comme un substitut d’État-nation.

Et, de toute façon, il ne fonctionnera certainement pas sans toutes les terres, les infrastructures et l’énergie qui permettent à l’internet de fonctionner.

Il serait bien mieux pour nous de diriger l’attention internationale vers les autres initiatives de Tuvalu décrites dans le même rapport :

La première initiative du projet promeut une diplomatie basée sur les valeurs tuvaluanes d’olaga fakafenua (systèmes de vie communautaires), de kaitasi (responsabilité partagée) et de fale-pili (être un bon voisin), dans l’espoir que ces valeurs motiveront les autres nations à comprendre leur responsabilité commune pour faire face au changement climatique et à l’élévation du niveau de la mer afin de parvenir à un meilleur équilibre global.

Le message envoyé par Tuvalu ne concerne pas vraiment les possibilités des nations métavers. Le message est clair : il s’agit de soutenir les systèmes de vie communautaires, d’assumer une responsabilité partagée et d’être un bon voisin.

Le premier de ces principes ne peut être transposé dans le monde virtuel. Le second exige que nous consommions moins, et le troisième que nous prenions soin de nous.

 

Cet article est repris de The Conversation sous une licence Creative Commons. Lire l’article original.

Illustration : Scott Van Hoy sur Unsplash

Liens vagabonds : Les internautes chinois contre la censure

A RETENIR CETTE SEMAINE : 

Guerre de l’information contre la censure en Chine – autour des manifestations violentes contre la politique zéro-covid du pouvoir impérial. Le week-end dernier, des vidéos montrant des centaines de personnes dans la rue sont apparues sur WeChat, avant d’être rapidement supprimées par les autorités. Les internautes chinois ont alors multiplié les initiatives pour contrer la censure, à coup de jeux de mots et de VPN, et avoir accès à des réseaux sociaux internationaux comme Instagram, Twitter ou Télégram. D’après le Wall Street Journal, des réseaux d’utilisateurs s’organisent pour envoyer des informations sur les manifestations à des personnes ciblées largement suivies, en charge de diffuser largement des nouvelles des protestations. Twitter et Télégram ont particulièrement gagné en popularité, et sont devenues en quelques jours les applications gratuites les plus populaires en Chine. Devant la fuite d’informations concernant la situation dans le pays, le pouvoir chinois a inondé Twitter de contenu pour adulte en lien avec les noms de villes de son pays, afin de noyer les messages pro-manifestants. Résultat : pendant des heures, toutes les personnes cherchant des informations sur les manifestations étaient noyées de contenu pornographique. Une stratégie qui n’a pas semblé fonctionner, puisque Pékin vient d’annoncer une nouvelle phase amorçant la fin de la politique zéro-covid du pays. 

“Malentendu” entre Twitter et Apple – Dans une série de tweets délivrée pendant plus de 15 minutes, Elon Musk, le nouveau propriétaire de Twitter, a accusé Apple de menacer de retirer Twitter de son App Store. Une décision qui aurait été prise sans raison valable, selon M.Musk et qui empêcherait certains nouveaux utilisateurs de télécharger l’application. Le nouveau patron de Twitter affirmait aussi que la marque à la pomme aurait arrêté toute promotion du réseau social sur l’App Store. Cette passe d’armes fait suite à une pression montante entre les deux entreprises. Musk a, d’une part, émis des critiques concernant les frais de l’App Store d’Apple pour les achats in-app, les qualifiant de « taxe cachée de 30 % » sur Internet. De son côté, Phil Schiller, à la tête de l’App Store, s’était empressé de supprimer son compte Twitter suite au rachat du réseau social par Elon Musk, et peu après que le compte de Donald Trump ait été rétabli. Deux jours après son accusation de boycott, Elon Musk est revenu sur ses déclarations et parlait d’un « malentendu ». Dans un nouveau tweet, le nouveau propriétaire de Twitter, remerciait Tim Cook, le patron d’Apple, de lui avoir fait visiter le “très beau siège” du groupe, situé dans la Silicon Valley.  

Arrivée de Paramount+ France sur un marché du streaming chargé – Lancée en France ce jeudi 1er décembre, la nouvelle plateforme de streaming Paramount+ est sans doute le concurrent le plus sérieux pour Netflix, Amazon Prime et Disney + déjà bien implantés dans l’Hexagone. Et pour cause, Paramount+ propose, elle aussi, des films populaires  (Mission Impossible, Le Parrain, Jack Reacher, Zoolander, Terminator…), des séries (les contenus Showtime, South Park…) mais aussi des vidéos pour enfants grâce à Nickelodeon. Pour Philippe Larribau-Lavigne, le directeur général de Paramount France, il y a cependant de la place pour tout le monde: “Aujourd’hui, lorsqu’on regarde le streaming, en moyenne les Français ont entre 2 et 3 abonnements. Dans d’autres pays, comme aux Etats-Unis, la moyenne est autour de 5 et des études montrent que les utilisateurs pourraient aller jusqu’à 6 abonnements différents. Il y a donc bien du potentiel sur le marché français, loin d’être saturé.” Le directeur général de Paramount France, confirme que la plateforme bénéficie d’un contenu large qui va toucher tous les publics. Pour lui, la différenciation va s‘exercer à plusieurs niveaux : les exclusivités, l’offre jeunesse, les marques et le prix, qu’on estime compétitif.

Paramount +
Paramount +

Cette semaine en France

3 CHIFFRES

7 400 milliards de dollars – c’est ce que le secteur de la tech a perdu en un an

275 millions de dollars – c’est lamende à laquelle est condamnée Meta pour avoir enfreint la loi européenne sur la confidentialité des données

324 milliards de milliards – c’est le nombre de bits qui sera nécessaire en 2028 pour faire fonctionner internet, contre 90 milliards de milliards aujourd’hui, à cause du streaming et de la 5G

LE GRAPHIQUE DE LA SEMAINE

Infographie: La Coupe du monde, l'événement sportif le plus regardé de la planète | Statista

NOS MEILLEURES LECTURES / DIGNES DE VOTRE TEMPS / LONG READ

DISRUPTION, DISLOCATION, MONDIALISATION

GAFA / BATX 

Source: Active Replica

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LÉGISLATION, RÉGLEMENTATION

JOURNALISME

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ENVIRONNEMENT

RÉSEAUX SOCIAUX / MESSAGERIES

STREAMING, OTT, SVOD

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INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, DATA, AUTOMATISATION

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JEUX VIDÉO, eSPORT

OUTILS

ES avec Kati Bremme, Myriam Hammad, Victor Lepoutre & Isya Okoué Métogo

Liens vagabonds : L’éléphant violet battra-t-il l’oiseau bleu ?

A RETENIR CETTE SEMAINE : 

Entre Twitter et Mastodon, les journalistes balancent – depuis le rachat de l’oiseau bleu. Le nouveau réseau social en vogue a été adopté par des millions d’utilisateurs depuis quelques semaines. Les articles sur le réseau social décentralisé au logo éléphantesque ont fleuri dans la presse : alors que certains mettent en garde contre les différences culturelles entre les deux plateformes, d’autres ont développé de véritables guides d’utilisation pour les journalistes. Peut-être plus que n’importe quelle autre profession, les journalistes réfléchissent au prochain navire qui va les sauver d’Elon Musk. Pour l’instant, les estimations sont mitigées, notamment pour le serveur décentralisé journa.host, dédié aux professionnels de l’info, qui permet comme les autres serveurs d’accéder à Mastodon. Pour le Columbia Journalism Review, les journalistes ont du mal à s’adapter et tentent de recréer l’état d’esprit Twitter, à coup de légitimité basée sur la popularité des articles de chacun. Pour le New York Times, des problèmes de gouvernance et de modération apparaissent déjà sur journa.host : contenu anti-trans, vérification de l’identité des membres ou encore suspension des comptes semblent échapper aux mains des gestionnaires. La solution ? Recentraliser, en permettant par exemple à l’Institut Poynter d’amener le serveur sous son égide … En attendant que les journalistes se décident, le New Yorker fait le point sur ce que les utilisateurs de Twitter trouveront – et ne trouveront pas – sur Mastodon … 

Le gouvernement américain s’attaque au rachat d’Activision par Microsoft – pour 69 milliards de dollars. Selon de nombreux médias, la Federal Trade Commission est susceptible de déposer une plainte antitrust pour bloquer l’opération. Si le procès est avéré, ce serait la plus grande décision de la FTC sous la présidence de Lina Khan pour freiner les grandes entreprises technologiques. Le procès pourrait commencer dès le mois prochain, avec pour objectif de déterminer si l’acquisition d’Activision donnerait à Microsoft un (trop) gros coup de pouce sur le marché du jeu vidéo. Le concurrent principal de Microsoft, Sony, est fermement opposé à l’acquisition face aux enjeux de la franchise Call of Duty, éditée par Activision, qui pourrait dans le future être exclusivement disponible sur le GamePass de Microsoft. Google est également contre craint le sabotage délibéré de son GamePass sous le système d’exploitation de Chrome pour pouvoir éloigner les ventes des jeux de Google. GamePass ou ne passera pas, la FTC tranchera. 

Les Dabloons ont envahi TikTok cette semaine – Dans un jeu communautaire, des milliers d’utilisateurs TikTok sont partis à la recherche de vidéos Dabloon, qui grâce à la fonction de diaporama du réseau social proposait une série d’images mettant en vente des objets ou aliments du quotidiens. Ceci avant que sur la dernière image, un chat, ne demande un montant de Dabloon à l’utilisateur pour obtenir les objets en question. Ce phénomène lancé en une petite semaine sur le réseau social chinois a pris la tournure une économie parallèle et rencontré l’enthousiasme des utilisateurs de TikTok. En quelques jours, le nombre de vues du hashtag #dabloon ont atteint la barre des 417 millions de vues et le terme a été associé à environ 20 000 vidéos. Un phénomène qui relève cependant d’une gigantesque blague, puisque aucun échange d’objet ne s’est réellement déroule dans la vraie vie. Le succès du phénomène montre cependant que les utilisateurs TikTok sont sensibles à l’idée d’une économie imaginaire et que l’écosystème du réseau social pourrait bien s’y prêter.  

Cette semaine en France

3 CHIFFRES

1 millions – c’est le nombre d’utilisateurs atteint par Hive, une alternative à Twitter

30 millions d’euros – c’est le chiffre d’affaires de Tiktok en France en 2021

2 milliards de dollars – c’est le montant que pourrait atteindre le fonds de sauvetage du secteur des cryptos mis en place par Changpeng Zhao (dit « CZ »), le patron de Binance

LE GRAPHIQUE DE LA SEMAINE

Infographie: Microblogging : quelles alternatives à Twitter ? | Statista Vous trouverez plus d’infographie sur Statista

NOS MEILLEURES LECTURES / DIGNES DE VOTRE TEMPS / LONG READ

DISRUPTION, DISLOCATION, MONDIALISATION

GAFA / BATX 

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@humanrightscampaign Are you serious @TikTok ? You banned us for using the word #gay in a comment. TikTok, do better! #saygay #lgbtq #lgbtqrights ♬ original sound – 🅿️

STREAMING, OTT, SVOD

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La newsletter à l’ère du Web3: un produit éditorial fort, générateur de communautés soudées

Alors que l’on pensait la newsletter comme une espèce en voie d’extinction, les outils du Web3 lui donnent un nouveau souffle Non seulement, la newsletter permet aux journalistes comme aux rédacteurs professionnels de présenter leur contenus sous une forme originale et digeste, mais,elle bénéficie aujourd’hui des outils du Web3 pour rassembler des communautés fortes au centre d’une relation durable. Le festival de la newsletter, organisé au sein de Medias en Seine, événement consacré aux médias de demain, revenait sur les nouvelles pratiques et un nouveau dialogue entre les producteurs de contenu et leur public. 

Par Victor Lepoutre, Direction de l’Innovation 

Considérer la newsletter comme un média de demain pouvait, il y a quelques années, en surprendre certains. De nouveaux outils tels que Substack, Ghost ou Revue by Twitter ont cependant redonné vie à ce support. A l’inverse de Mailchimp ou Sendinblue, pensés avant tout pour les équipes marketing, ces plateformes sont davantage destinées aux rédacteurs, journalistes et autres producteurs de contenus éditoriaux. Elles permettent à ces derniers de bénéficier d’un système de monétisation par abonnement, fruit d’une relation plus qualitative avec leurs lecteurs.   

La newsletter éditoriale: un lien privilégié entre l’auteur et ses lecteurs 

Outre une entière liberté éditoriale, la newsletter a un premier avantage aux yeux des rédacteurs: elle leur permet de parler directement à leurs lecteurs sans subir la loi de algorithmes mis en place par les réseaux sociaux. En effet, à l’heure de l’infobésité et du surplus d’information, les lecteurs sont à la recherche de contenu sélectionné et de qualité. 

La newsletter permet de communiquer directement avec des lecteurs qui, en s’abonnant à celle-ci, recherchent un lien direct avec son auteur, sa personnalité, sa vision et son style éditorial” rappelle Marie Dollé, autrice de la newsletter In Bed With Tech, elle même publiée sur Substack. Une connexion particulière, plus intime, qui favorise le taux d’ouverture compris entre 50% et 60% pour les newsletters éditoriales contre 30% en moyenne pour une newsletter marketing classique. “Travaillez à la valeur ajoutée de votre newsletter et rédigez clairement votre promesse éditoriale” conseillait Jean Abbiateci, Fondateur de la newsletter Bulletin, lors d’un atelier sur la professionnalisation de la newsletter dans le cadre de Médias en Seine. Une landing page efficace permet également, selon lui, de gagner en visibilité et favoriser le partage. Insérer des calls-to-action incitant au partage de la newsletter permettent aussi de gagner des lecteurs facilement

Un modèle d’abonnement en croissance mais qui montre ses limites 

Depuis plusieurs années, les modèles de monétisation comme ceux de Substack font fureur. Pendant la pandémie mondiale, de nombreux journalistes ont quitté les rédactions de grands médias pour rejoindre la communauté des Substackerati. Pour attirer les lecteurs, les créateurs peuvent rendre visible une partie de leur contenu, ou un exemple d’une newsletter passée. Si le contenu leur plaît, les lecteurs n’hésiteront pas à s’abonner pour avoir accès aux prochaines newsletters. Une bonne manière pour les auteurs de construire leur communauté pour ensuite se rémunérer.

Source: thebigwhale.io

Des fonctionnalités que les plateformes n’hésitent d’ailleurs pas à mettre en avant. “Cela fait maintenant un an que j’ai quitté mon emploi à temps plein pour me lancer à fond dans Tangle. Aujourd’hui, nous avons plus de 5 500 abonnés payants. Cela représente environ 300 000 $ de revenus annuels bruts… c’est le travail le mieux rémunéré que j’aie jamais eu.” peut-on lire en témoignage sur Ghost. Cependant, gagner des abonnés peut parfois relever du parcours du combattant pour certains créateurs, notamment en ce qui concerne les générations les plus jeunes. Selon le Digital News Report, publié par l’Institut Reuters, l’âge moyen d’un abonné à une source d’information payante est de 47 ans, pas moins. Pour Marie Dollé, il s’agit moins d’un problème de fond, mais de forme : “basées sur une technologie archaïque, les newsletters ont du mal à s’intégrer dans des expériences plus complètes alors que justement, les publics plus jeunes recherchent des interactions plus riches à l’image des formats qu’ils consomment sur TikTok”. Les plateformes telles que Substack et Ghost ont également été critiquées pour leur lenteur dans l’intégration de nouvelles fonctionnalités

Grâce au Web3, la newsletter s’entoure de riches expériences 

En solution à ce problème, la start-up française Polyphène a développé Crowd Connect. Ce nouvel outil, basé sur la blockchain, permet de connecter la plateforme de publication d’origine (Substack, Revue, etc..) à une multitude d’outils d’animation de communauté. En se connectant une seule fois, l’auteur peut communiquer avec sa communauté de lecteurs par sa newsletter mais aussi via des applications de messageries (Slack, Telegram, Discord…), et par visio-conférence (grâce à Zoom, Google Meet ou Skype) ou encore organiser des événements (grâce à Eventbrite ou Meetup par exemple…).

Source: https://crowdconnect.xyz/

Mieux connecté à ses lecteurs, le créateur de contenu a donc tous les outils à sa disposition pour interagir avec eux et leur proposer une valeur ajoutée croissante en fonction de leur abonnement. C’est justement le modèle qu’à choisi The Big Whale, un nouveau média dédié au Web3, aux crypto-monnaies et aux NFTs (la plateforme choisie par Emmanuel Macron pour partager ses idées autour du Web3). Chaque mercredi, le média propose une newsletter gratuite d’initiation au Web3 et chaque jeudi une newsletter payante intégrant des infos exclusives, des décryptages et des enquêtes. Mais les abonnements à The Big Whale comprennent bien plus qu’une newsletter premium. Ils donnent accès à des événements, mais aussi et surtout des discussions privées sur la messagerie Discord. Le média y propose des interviews et y partage des infos exclusives, tout en y cultivant un lien fort avec sa communauté. “Sur Discord, nous proposons une interview exclusive tous les lundis, et je réponds aux questions des membres quotidiennement. J’y reçois également beaucoup de soutien de la part de la communauté, ce qui m’aide à avancer dans le bon sens” déclarait Grégory Raymond, co-fondateur de The Big Whale, au festival Médias en Seine.  

Les airdrops et NFTs, liant ultime des communautés nouvelle génération

Pour toujours mieux récompenser les membres les plus impliqués de sa communauté, quoi de plus naturel pour un média spécialisé dans le Web3 que de distribuer NFTs et crypto-monnaies. Chez The Big Whale, les abonnés annuels, et abonnés fondateurs, sont éligibles à des airdrops: des distributions de crypto-monnaies natives, normalement réservées à une poignée d’utilisateurs ayant aidé à tester un projet décentralisé. De plus, chaque abonné fondateur reçoit un NFT The Big Whale, un jeton non-fongible dont l’unicité est confirmée par la blockchain. Ils agissent comme titres de propriété relatifs à chacun de ces abonnements et peuvent être cédés ou vendus selon le désir de leur détenteur. En nombre limité, ces NFT et les abonnements qui y sont rattachés prendront potentiellement de la valeur en fonction du succès du média. 

Si la newsletter moderne est aujourd’hui un lien fort entre les auteurs et leurs publics, les outils du Web3 et les NFT permettent donc de valoriser toujours plus les expériences communautaires et récompenser les membres les plus actifs et généreux. Ils permettent également une plus grande interaction entre auteurs et lecteurs, et orientent la ligne éditoriale des newsletters et des médias afin de répondre aux mieux aux attentes de leur public. 

Illustration : Markus Winkler sur Unsplash

Liens vagabonds : le DSA enfin en vigueur

A RETENIR CETTE SEMAINE : 

Le Digital Service Act entre en vigueur cette semaine – pour encadrer les grandes plateformes technologiques et les réseaux sociaux au sein de l’Union Européenne. Meta, Twitter ou encore Google et Tiktok devront désormais adopter des politiques strictes pour lutter contre la désinformation, le contenu illégal et la protection des utilisateurs. La publicité est aussi régulée dans l’utilisation des données des utilisateurs et dans son ciblage. Pour répondre à cette nouvelle réglementation, les plateformes numériques pourraient avoir à revoir leurs algorithmes, la mise en page et la conception de leurs sites, mais aussi leurs services. Les plus grosses plateformes, celles qui comptent plus de 45 millions, seront tenues de rendre des comptes à l’Union Européenne sur leur utilisation de l’intelligence artificielle pour lutter contre le contenu illicite et la désinformation.

Les plateformes auront jusqu’à l’été prochain pour s’adapter à cette nouvelle législation, sous peine de se voir infliger des amendes représentant 6% de leur chiffre d’affaires, ou de devoir suspendre leurs activités au sein de l’Union Européenne. 

Amazon se prépare à licencier des milliers d’employés –  Sont concernés les départements d’appareils Made In Amazon comme Alexa, de vente au détail et de ressources humaines. Cette vague de licenciement, qui devrait toucher au total environ 10 000 personnes, serait la plus importante suppression d’emplois de l’histoire de l’entreprise. Alors que l’entreprise avait annoncé des licenciements progressifs et par secteur, les messages des personnes concernées par ces coupures ont fleuri sur LinkedIn ces derniers jours. Les anciens “Aazonians” comme ils aiment s’appeler sont nombreux à avoir ajouté la fameuse banderole verte Open to Work a leur profil. 

Cette mesure de réduction des coûts de l’entreprise de Jeff Besos s’inscrit dans un contexte économique global difficile pour les entreprises de tech. Si le nombre d’employés licenciés est à peu près le même chez Meta, il ne représente pour Amazon que 3% de ses employés et moins d’1% de sa main-d’œuvre mondiale contre 13% chez Meta.

Source : LinkedIn

Google accepte un accord de confidentialité à hauteur de 391 millions de dollars – avec 40 États américains pour avoir induit les utilisateurs en erreur sur le suivi de leur localisation. L’entreprise américaine aurait continué à collecter des informations sans l’accord de ses utilisateurs et malgré la désactivation de leur localisation. Selon les procureurs généraux en charge du dossier, il s’agit du plus important accord de confidentialité sur internet conclu par des Etats américains et donc une victoire historique pour les consommateurs. 

Cette décision intervient dans un contexte de tension entre les régulateurs des grandes puissances occidentales et les Gafa concernant la confidentialité et la surveillance par les entreprises technologiques. Alors que l’Europe a encadré la collecte des données de ses citoyens il y a quelques années, les Etats-Unis peinent à légiférer sur le sujet face au lobbying des géants de la tech. 

Cette semaine en France :

3 CHIFFRES

10 millions – c’est le nombre d’abonnés numériques au New York Times, un record relativisé par une stagnation des recettes publicitaires

80% – c’est le taux de fan de sports britanniques qui souhaitent désormais regarder le sport exclusivement en streaming

10 000 – c’est le nombre d’employés menacés cette semaine de devoir quitter leur post chez Amazon

LE GRAPHIQUE DE LA SEMAINE

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AUDIO, PODCAST, BORNES

Source : communiqué Youtube

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ES avec Kati Bremme, Myriam Hammad & Isya Okoué Métogo

Liens vagabonds : une COP27 en perte médiatique

A RETENIR CETTE SEMAINE :

A la Une des médias du monde entier, l’ouverture de la COP27 cette semaine – à Charm el-Cheickh, en Egypte. Un exercice de taille face aux récentes critiques sur la couverture insuffisante des questions environnementales. Datagif a fait une sélection des différentes initiatives : alors que Le Temps fait réaliser son sommaire par des jeunes pour son édition spéciale COP27, Bloomberg fait sauter son paywall sur ses articles couvrant le sujet. De leur côté, les Décodeurs du Monde décryptent six indicateurs du dérèglement climatique avec des graphiques interactifs et proposent un quizz pour tester ses connaissances sur les émissions de CO2, qui s’ajoutent à la liste des podcasts déjà dédiés au sujet. 

A la télévision française, c’est le service public qui se démarque par sa couverture de l’événement. D’après QuotaClimat, France24 est largement en tête dans le volume métrique consacré à la COP27, avec 18,5%. Pourtant, la COP27 n’a occupé que 2,3% du volume médiatique audiovisuel le jour de son lancement, un chiffre en baisse par rapport à l’année dernière … Même si les initiatives éditoriales se multiplient face au réchauffement climatique, il s’agit de trouver le bon angle entre catastrophisme et approximations.

Avec un peu plus d’un Français sur 2 (55%) qui a le sentiment de souffrir d’éco-anxiété, les médias ont un rôle important à jouer dans le décryptage, mais surtout la recherche de solution, en adoptant le bon ton.  

De vraies infos et de fausses personnes sur Twitter – quelques semaines après le rachat officiel de l’application par Elon Musk. D’un côté, le programme de fact-checking Birdwatch lancé sur tout le territoire américain le 6 octobre sur Twitter semble porter ses fruits dans le contexte tendu des élections de mi-mandat américaines. Le programme, qui d’après le Washington Post fonctionne selon une approche similaire à Wikipédia, dépasserait même les bulles de filtres et aurait prouvé son influence jusqu’à la Maison Blanche. De l’autre côté, la certification de l’authenticité des utilisateurs Twitter semble encore fragile. Alors que mercredi matin des badges officiels sont apparus sur certains comptes officiels, ils ont disparu de comptes individuels quelques heures plus tard. Si les badges offciels remplaceront l’ancien système de vérification de l’application pour les institutions, les personnalités politiques, les journalistes ou encore les entreprises, les utilisateurs lambdas ne semblent pas être visés pour le moment par une vérification de leur authenticité. Le seul moyen pour eux de prouver qu’ils sont réels ? Payer 8$ Twitter Blue, et avoir accès à des coches bleues sans vérification de leur identité … Un désordre qu’Elon Musk lui-même a reconnu. 

Le métavers coûte 11 000 employés de Meta à Zuckerberg – soit près de 13% des effectifs de l’entreprise. Le moment est historique et constitue un revers important pour le géant de la tech : c’est la première fois, que le groupe, dans une situation financière critique, doit licencier. Les recrutements seront gelés au cours du premier semestre 2023. Les raisons ? Une accélération du e-commerce et des usages en ligne pendant les périodes de pandémie qui a renforcé les résultats de Meta et la croyance que cette tendance allait perdurer dans le temps. C’est ce qui a poussé  à des investissements massifs. Force est de constater, que les comportements individuels sont de nouveau ceux qui préexistaient avant les confinements. Le ralentissement de l’économie et les récents verrous imposés sur la publicité en ligne ont mis à mal la stratégie de développement alors engagée il y a quelques mois.

Source : Meta

Cette semaine en France

3 CHIFFRES

1 000 milliards de dollars – c’est la somme perdue par Amazon en valeur marchande, une première mondiale

2,6 millions – C’est le nombre de visiteurs que Jimmy Donaldson, plus connu sous son nom YouTube MrBeast, a dirigé vers Nike.com en juin, selon les données de Tubular. Ces 2,6 millions représentent 5 % de l’audience de MrBeast sur YouTube et Facebook.

80 millions – c’est le nombre d’abonnés payants atteint par Youtube Music et Premium en un peu plus d’un an

LE GRAPHIQUE DE LA SEMAINE

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Source : capture d’écran The Kyiv Independent

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Source : GooglePlay, La Matinale du Monde

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ES avec Kati Bremme, Myriam Hammad & Isya Okoué Métogo

Un méta-vert, entre fiction et nécessité

C’est une réalité rappelée par Frédéric Bordage, expert en sobriété numérique : « Si chaque individu se dote d’un casque de réalité virtuelle, c’est comme si l’on multipliait par deux le nombre de smartphones dans le monde. ». Pourtant, l’argument climatique et l’impact écologique du développement du métavers, n’est pas ce qui semble aujourd’hui remettre en cause son avènement. Des raisons externes sont invoquées  :  de trop nombreux bugs, des instabilités de performance, qui n’ont pas suscité au sein même de Meta l’adhésion des employés. Ces derniers étaient pourtant invités à se saisir des promesses et possibilités offertes par Horizon Worlds (le métavers de Meta).. Si d’autres acteurs sont positionnés sur le développement des technologies immersives, peu évoquent dès la conception de leurs univers, le lancement d’une réflexion sur le coût énergétique de telles innovations. 

Par Myriam Hammad et Isya Okoué Métogo, MédiaLab de l’Information

La mesure de l’impact environnemental des services numériques est certes, une science complexe et en cours d’évolution comme le souligne le rapport de l’ADEME et de l’ARCEP. Pourtant, il semble difficile de concevoir, qu’à l’ère d’une urgence climatique inédite, ces réflexions et recherches ne soient pas partagées par les concepteurs. D’autres arguments sont alors évoqués pour venir verdir ces nouvelles réalités. C’est du côté de nos usages que l’on nous invite à regarder : en modifiant nos services, nos habitudes de consommation, nos pratiques, le métavers permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre issues des activités humaines. Ce renversement de la balance, suppose donc une adhésion, ainsi qu’une modification structurelle profonde de l’offre et de la demande actuelle. Récemment, des étudiants de l’ENSAD – L’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs –  se sont prêtés à l’exercice du débat-fiction autour de la soutenabilité des métavers. A travers différents scénarios futuristes, ils explorent des mondes où réel et virtuel se côtoient dans des métavers qui seraient venus bousculés de grands pans de notre société. Comment sortir de la fiction, et sur quels éléments tangibles se reposer pour évaluer les effets de ce futur virtuel proposé ?

L’environnement, grand absent de l’idéation du métavers

Le métavers n’existe pas encore, mais son développement semble inéluctable, poussé notamment par des investissements des géants de la tech. Face à lui, un réchauffement climatique lui aussi inévitable. Or, on oppose souvent le progrès technologique et les problématiques environnementales, et les géants de la technologie qui développent le métavers aujourd’hui ne s’illustrent pas par leur prise de position forte sur la question. On voit en effet très peu de réflexion sur les impacts environnementaux du développement des outils nécessaires au métavers. Le casque de Meta, MetaQuest, ne se répare pas : dans un article sur Presse Citron, le magazine iFixit présente une nouvelle vidéo partagée sur YouTube où on découvre que la réparation manuelle du Quest Pro est quasi-impossible. On voit ici une absence totale de réflexion sur un deuxième usage ou une pérennité de l’outil, alors même que la tendance va au reconditionnement et à la réparation des outils technologiques. Depuis que Facebook a affirmé ses engagements pour alimenter ses datacenters en énergie verte et souligné l’importance de l’Accord de Paris face à Donald Trump, la société de Zuckerberg s’est surtout faite remarquer par des investissements massifs sur un métavers qui s’annonce très polluant. 

Image: UN SDG Action Campaign

Outre ses constructeurs, les penseurs du métavers ne semblent non plus affirmer la nécessité d’un métavers à la hauteur de l’urgence climatique. Dans le rapport interministériel sur le métavers sorti il y a quelques semaines à l’attention du gouvernement français, l’environnement n’est que très peu mentionné et ses possibles impacts ne font pas l’objet d’une attention particulière. En tout, les questions environnementales représentent une seule des 116 pages du rapport. Le mot “environnement” est mentionné 6 fois, et “climat” à peine 4. 

Pourtant, les questions environnementales ne peuvent pas être esquivées. L’évènement “The Merge” de la blockchain Ethereum, qui avait pour but de réduire à plus de 99% son empreinte carbone, a bien montré que même si ces questions n’étaient pas présentes à la construction, elles doivent être abordées à un moment donné. Pour réussir le pari de développer un métavers vert et durable, il est nécessaire de poser la question du coût énergétique d’une telle technologie

Mesurer l’impact énergétique du métavers

Commençons par le commencement : la fabrication des technologies liées au métavers. Parce que particulièrement complexes, elles sont plus difficiles à fabriquer et plus consommatrices d’énergie. Surtout, elles nécessitent d’être combinées dans des domaines variés : programmation, ergonomie, reconstruction 3D, conception sonore ou bien encore IA et blockchain. C’est le “temps réel exigé” qui rend la production contraignante. Ce sont près de 30 images/seconde et 90/seconde en VR qui doivent s’enchaîner pour que l’expérience soit la plus fluide possible. Ce déroulé très rapide d’images entraîne une forte consommation d’énergie, bien plus que la vidéo en ligne actuelle qui engendre déjà près de 306 millions de tonnes de CO2 soit 20 % du total des émissions de gaz à effet de serre (GES) dues au numérique (utilisation et production des équipements confondues) et près de 1 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. 

Par ailleurs, la généralisation du métavers requiert le développement conséquent d’infrastructures et d’équipements numériques : réseaux, centres de données, câbles souterrains, casques, écrans, appareils électroniques annexes – le tout en haute définition. Or, nous savons que c’est la fabrication, et l’utilisation des infrastructures numériques qui est la plus impactante pour l’environnement, notamment parce que celles-ci sont principalement concentrées, à 60%, au sein de pays asiatiques aux mix énergétiques carbonés.  

Enfin, le développement du métavers aurait un impact conséquent sur notre consommation électrique. Les services numériques, en France, représentent environ 10% de la consommation en électricité annuelle, les centres de données quant à eux, sont estimés représentés 4 à 22% de l’impact sur l’environnement. Aussi, le développement des métavers semble entrer en particulière contradiction avec les bonnes pratiques exprimées par l’ARCEP et l’ADEME : diminuer notre consommation de vidéos en ligne et utiliser des images de plus basse qualité… 

Ces constats ont d’ailleurs été relevés par plusieurs studios de jeux vidéos – précocement exposés aux possibilités, enjeux et risques du métavers. Ils ont alerté à travers une tribune, sur ses impacts sur l’environnement, et se sont engagés à ne pas investir dans le métavers.

Le métavers, une solution ou une partie du problème ?

Le métavers est, sans concession, très énergivore. Pourtant, face aux critiques environnementales, les défenseurs du métavers  sortent la carte de la substitution et du progrès. Le nouvel espace interactif qu’ils mettent en avant pourrait être une solution pour réduire notre impact environnemental, en quittant de temps en temps notre planète. Pourtant, il faudrait pouvoir quantifier le coût du métavers, entre l’économie en terme d’énergie (pour les déplacements ou des achats immatériels) et le coût en énergie (en datacenter, minage ou hardware). Il est difficile de quantifier le coût environnemental du métavers, notamment parce que les informations ne sont pas forcément en accès libre, mais aussi parce qu’il est difficile de quantifier une technologie en construction. Cependant, à la vue du poids du streaming, du cloud gaming ou de la fabrication de l’électronique, on sait que le métavers aura un poids colossal dans nos émissions de gaz à effet de serre et notre extraction de matières premières. Face au défi de l’innovation et de la préservation de l’environnement, on trouve plusieurs écoles. 

Certains voient dans le numérique l’opportunité de réduire notre empreinte carbone. Comme le montre l’Institut Rexecode, l’essor du numérique peut être favorable à la croissance et à la réduction de l’empreinte carbone de la France. Le numérique serait alors un outil de réponse aux défis climatiques grâce à trois leviers. En premier, il permettrait de substituer des usages physiques émetteurs de carbone par des usages numériques moins coûteux. C’est le cas par exemple des voyages d’affaires, pour lesquels la pandémie a démontré la possibilité d’une substitution numérique. Deuxièmement, le numérique et l’innovation en général permettrait d’améliorer l’efficacité énergétique des produits déjà utilisés. En cherchant à développer un métavers et des mondes virtuels plus respectueux de l’environnement, on pourrait décarboner certains outils. Enfin, l’essor d’un numérique green faciliterait une transition vers une décarbonisation de l’énergie en créant des ponts de transition. C’est le cas par exemple de la Merge de la blockchain Ethereum. 

Cependant, il est certain que le tout-technologique prôné par les technosolutionnistes comporte des limites : la technologie ne peut pas être la seule solution. Surtout, le progrès environnemental ne doit pas servir au progrès technologique comme caprice. Il est certain que le progrès comme solution aide le camp de ceux qui veulent agir pour l’environnement, mais aussi ceux qui ne souhaitent que retarder la prise de mesures plus strictes, au bénéfice du profit et d’enjeux économiques. Le développement de la technologie comme solution, et l’urgence que l’on donne à la recherche de ces solutions peut aussi faire oublier les effets secondaires de ces technologies. La 5G par exemple, est vantée pour sa meilleure efficacité énergétique mais est employée pour faire passer plus de données. Enfin, les technologies liées au métavers semblent nous éloigner du réel et donc parfois aussi de ses problèmes. Le prisme de l’action est alors déplacé, et alors qu’on pense apporter une solution, on ne fait qu’accentuer le problème. 

Les nombreuses préoccupations autour du développement d’un métavers responsable dépassent la question de la technologie comme solution aux problématiques environnementales. Ils posent la nécessité de changer notre regard sur l’innovation et la technologie. Comme dans l’exercice mené par les étudiants de l’ENSAD sur la soutenabilité dans le métavers mentionné précédemment, il s’agit de faire une différence entre une technologie frugale et intensive et un low-technologie, ou une right technologie : ne pas refuser la technologie et le progrès, mais l’astreindre à des contraintes environnementales fortes. Il s’agit ici d’avoir recours à des technologies justes et suffisantes, et de poser la question de la nécessité et du besoin dans l’innovation. Lorsque ces questions sont posées, on rompt aussi le lien entre progrès et sophistication technique. C’est le concept développé par l’innovation frugale, qui part du principe que l’on peut faire “mieux avec moins”, c’est-à-dire s’appuyer sur de fortes contraintes et sur des ressources rares pour être innovant. 

 

Liens vagabonds : Semaine noire pour les Big Tech à Wall Street

A RETENIR CETTE SEMAINE :

Baisse de publicité, perte de confiance de Wall Street – les Big Tech ont présenté cette semaine leurs résultats  et leurs prévisions pour le quatrième trimestre de l’année. Le ralentissement de l’économie mondiale et la pression croissante sur les coûts ont lourdement impactés les rois de la Silicon Valley, alors qu’ils enregistrent chacun une perte de près d’un milliards de dollars de leur valeur, en tout près de 800 milliards de dollars de pertes de valeur. Wall Street est resté sous le choc de l’annonce d’Amazon d’une baisse de 15 milliards de dollars sur ses revenus prévisionnels en période de fête cette année. La société de Jeff Bezos et Microsoft ont enregistré un ralentissement de la croissance de leur cloud computing. Microsoft a vu ses actions chuter d’environ 7% mardi, après avoir présenté ses faibles prévisions trimestrielles. Alphabet de son côté a annoncé une baisse de 27% de ses bénéfices par rapport à l’année précédente, notamment dû à la chute des revenus publicitaires de Google.

Les annonceurs ont semblé préférer Tiktok à Youtube, et la baisse de son activité de search semble provoquer un séisme dans le monde de la publicité numérique et du commerce électronique. Le geant du search n’est pas le seul à être impacté par la baisse des revenus publicitaires : Meta souffre lourdement de la baisse de la publicité, notamment à cause d’Apple(données) et TikTok (audience), et de la flambée des coûts. Mark Zuckerberg n’a pas réussi à rassurer ses investisseurs sur ses futures résultats, alors qu’il s’apprête à doubler ses investissements en intelligence artificielle et métavers l’année prochaine. Résultat : une perte de confiance de Wall Street et une valeur boursière a été divisée par plus de trois en un an. Face à ce « massacre« , la société mère de Facebook se dirige vers la pire performance annuelle de l’histoire de l’entreprise. C’est officiel : Meta est un désastre et les plus grandes entreprises de la technologie envoient des signaux inquiétants sur l’économie.

Spotify accuse Apple d’étouffer la concurrence – sur le marché du livre audio. La société d’origine suédoise reproche à Apple des pratiques anticoncurrentielles en rendant le processus d’achat d’un livre audio sur Spotify trop compliqué. La société à la pomme est aussi accusée de modifier les règles de l’App Store de façon arbitraire après avoir refusé trois fois le processus d’achat de Spotify pour non-respect des politiques du store. Le porte-parole d’Apple a indiqué que Spotify essaie de diriger les utilisateurs en dehors de l’application pour le paiement des audiobook, ce qui empêcherait Apple de toucher ses 30% de commission sur les ventes. Une volonté, selon Spotify, d’éviter aux éditeurs “se retrouver sous la coupe d’Apple”. Ce n’est pas la première fois que Spotify s’en prend à Apple pour ses méthodes anticoncurrentielles, et il n’est pas seul. Tous les géants de la technologie se livrent une guerre contre Apple au sujet des directives de l’App Store. Lundi, alors qu’Apple a discrètement mis à jour ses règles de l’App Store, Meta a exprimé à The Verge son mécontentement à propos des politiques d’achat intégrées. Selon Tom Channick, le porte-parole de Meta, “Apple continue de faire évoluer ses politiques pour développer sa propre entreprise tout en sapant les autres dans l’économie numérique.”

Elon Musk, “Chef Twit” de l’oiseau bleu – et fin du feuilleton de l’été. Le milliardaire a annoncé officiellement le 28 octobre son acquisition de Twitter après des mois de péripéties pour 44 milliards de dollars. L’homme le plus riche de la terre, fraîchement CEO de Twitter, rejoint le club des barons des médias. Une fin que certains attendaient mais que beaucoup redoutaient. Des craintes qui semblent avoir été justifiées dès les premières heures du règne d’Elon Musk dans le réseau social. Plusieurs personnalités de l’entreprise ont été licenciées et escortées hors du bâtiment – notamment les responsables du bannissement de Donald Trump. Clap de fin aussi pour encore plus de 50% du personnel de Twitter, dont les licenciements doivent servir à rembourser une dette due à des emprunts conséquents. Fermeture de Spaces, craintes pour les initiatives des créateurs qui pourraient être sur le billot : le rachat de Twitter ne semble être une bonne nouvelle que pour les « conservateurs » bannis de l’application, comme l’a montré la restitution du compte de Kanye West (qui vient d’acquérir le réseau social Parler la semaine dernière) vendredi matin, alors que le musicien avait été suspendu de l’application au début du mois pour des propos antisémites. L’Europe, de son côté, a déjà annoncé que les ailes de l’oiseau bleu libéré seront vite coupées

Cette semaine en France

3 CHIFFRES

20 millions – c’est le nombre d’utilisateurs actifs quotidiens de BeReal 

4,4 millions – c’est le nombre de personnes utilisant BBC Sounds ces dernières semaines, un record

195 millions – c’est le nombre d’abonnements payants de Spotify, pour un total de 456 millions d’utilisateurs 

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LE GRAPHIQUE DE LA SEMAINE

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Liens vagabonds : NFT, centralisation versus décentralisation

A RETENIR CETTE SEMAINE :

NFT, la décentralisation centralisée version française – Deux conceptions du monde se dessinent autour des NFT (et du Web3) : cette semaine, la France a annoncé vouloir soutenir les NFT avec des fonds publics, drôle de conception de l’Internet décentralisé dont les NFT semblaient être l’incarnation parfaite. Jean-Noël Barrot, ministre délégué au Numérique, a profité de l’inauguration de la NFT Factory à Paris (128 pionniers du Web3 sur 400 m² dans le centre de Paris) pour communiquer les ambitions de la France dans le Web3 : « La France a tous les atouts pour devenir un hub mondial du marché des NFT », après l’interview de Bruno Le Maire qui avait souligné l’ambition de la France de devenir le « hub européen de l’écosystème des crypto-actifs », tout en affirmant que le bitcoin ne deviendra jamais une monnaie officielle.

Côté médias, CNN vient d’arrêter sa plateforme de NFT la semaine dernière. Et si les médias n’étaient pas vraiment adaptés à ce support ? L‘industrie du jeu est, elle, confrontée aux gamers qui ne sont pas fans des NFT, et cette mutinerie pourrait bien avoir une réelle importance. De son côté, le Parlement européen vient d’approuver les réglementations MiCA et TFR. Est-ce que « trop d’État nuit à l’innovation » ? Tandis qu’aux Etats-Unis, on peut désormais acheter une maison en NFT, en France, on peut vendre aux enchères des NFT, mais pas les payer en cryptomonnaies

Meta forcé de vendre Giphy – par l’organisme britannique de la surveillance de la concurrence (CMA). C’est la première fois qu’un régulateur bloque un accord conclu par une grande entreprise de la Silicon Valley. Le site web de création de courtes vidéos animées avait été acquis par Meta en 2020 pour 315 millions de dollars, donnant alors accès à l’un des plus grands hubs de gifs au monde. Mais un an après l’acquisition, l’antitrust britannique somme Meta de s’en débarrasser, seul moyen de résoudre les problèmes concurrentiels notamment dans le secteur publicitaire. 

Les GAFAM font face à de nombreux examens antitrusts ces dernières années, notamment aux Etats-Unis, où la Federal Trade Commission cherche à bloquer l’achat par Mark Zuckerberg d’une société de fitness en réalité virtuelle. Les régulateurs européens et nord-américains sont désormais sensibilisés à la technique des grands groupes de racheter des rivaux potentiels pour éliminer la concurrence. Une stratégie de moins en moins efficace et qui encourage les GAFAM à multiplier les partenariats

La vente de Giphy et la régulation croissante des GAFAM est aussi analysée comme la fin de l’ère Internet des millennials, alors que le Gif était un des formats de fichers favoris aux heures des pages web personnelles. Les nouvelles générations se détachent de l’ancienne ère d’internet et des images fixes au profit de la vidéo et de nouveaux types de contenu.

Kanye West achète Parler – un réseau social qui se présente comme une alternative de “liberté d’expression” face à la modération du contenu des plateformes mainstream. Le musicien américain, maintenant légalement connu sous le nom de Ye, a affirmé vouloir protéger la liberté d’expression des opinions conservatrices considérées comme controversées.

La nouvelle a été partagée peu de temps après la suppression des comptes Twitter et Instagram de Ye pour commentaires antisémites, et juste avant que ce dernier ne partage son déni des causes de la mort de George Floyd aux Etats-Unis. Parler, qui s’affirme pleinement comme un lieu d’expression pour la droite et l’extrême droite américaine, avait aussi été condamné par les géants de la tech. L’application avait été momentanément supprimée de l’App Store et de Google pour avoir aidé les émeutiers du Capitole à planifier et à coordonner la prise d’assaut du bâtiment. 

L’acquisition de Parler s’inscrit dans un contexte global d’acquisition et de création de plateformes sociales alternatives par une élite conservatrice américaine. Après la création de Truth Social par Donald Trump, c’est Elon Musk qui semble bien parti pour finaliser l’achat de Twitter. L’objectif du grand patron de Tesla : assouplir les politiques de modération de Twitter et réaliser dans le même temps un idéal de liberté d’expression que semble partager Ye. 

Cette semaine en France

3 CHIFFRES

280 000 – c’est le nombre d’utilisateurs actifs de Horizon World visés par Meta d’ici la fin de l’année, alors que la société visait à l’origine les 500 000 utilisateurs actifs fin 2022. 

4,9 heures – c’est le temps moyen quotidien passé sur une application sur les 10 premiers marchés mobiles du monde

2,4 millions – c’est le nombre de nouveaux abonnés à Netflix au cours du troisième trimestre, mettant fin à une série de perte d’abonnés pour le géant du streaming

LE GRAPHIQUE DE LA SEMAINE

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